Maroc: une croissance qui ralentit, mais un risque pays maîtrisé

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Revue de presseKiosque360. Pour Euler Hermes, la croissance au Maroc reste décevante et l'investissement peu productif. Cependant, le risque pays reste maîtrisé.

Le 28/11/2017 à 00h17

Le Maroc parvient à réduire son risque pays, sans pour autant s'affranchir des fragilités, toujours présentes, de son modèle économique. Dans son édition du mardi 28 novembre, L’Economiste, qui se base sur les conclusions d'Euler Hermes quant à l'état des lieux et aux perspectives économiques du Maroc pour 2018, rapporte que le royaume «ne bénéficie pas entièrement de la reprise au niveau mondial» puisque l’impact du retour de la croissance y est limité. Il n’empêche que l’assureur-crédit, cité par le quotidien, «considère le risque Maroc comme relativement réduit», lui accordant une note de B1, soit «la meilleure pour un pays africain».

Cette notation est justifiée par un bon contrôle des risques financiers, des réserves de change à 6 mois d’importations et un déficit extérieur financé à 65% par des investissements directs étrangers. Il n’empêche que la croissance au Maroc demeure «décevante». Les prévisions à 3,8% en 2017 sont en-deçà de celles d’Euler Hermes (4,5%). «Cela tient en particulier du faible impact de l’investissement: en moyenne, entre 2015 et 2017, le Maroc a investi plus de 30 points du PIB, alors que la croissance économique a péniblement dépassé les 3%», analyse L’Economiste. Il faudra lancer les réformes «fondamentales» pour permettre à l’investissement de bénéficier à tous les secteurs.

Par ailleurs, il faur noter le très fort niveau de concentration de l’économie marocaine sur les exportations vers l’Espagne et la France, qui atteignent les 40%. L’élargissement des partenaires contribuera à diminuer la dépendance à leur conjoncture. L’importance du secteur agricole dans la croissance constitue également un risque dans un contexte de plafonnement du non agricole.

En attendant, un ralentissement de la croissance en 2018 est pressenti. D’ailleurs, L’Economiste, reprenant encore les projections d’Euler Hermes, relève que le rythme de progression du PIB est en diminution puisqu’après avoir atteint 4,2% au 2e trimestre 2017, il n’est guère plus que de 3,8% au 3e trimestre. «Le PIB non agricole n'arrivera pas à pallier une baisse de la valeur ajoutée agricole en 2018», prédit l’assureur. Et pour cause. «La croissance agricole de 2017 (+15%) ne se renouvellera pas en 2018 où une croissance plus proche de 3% est attendue, tandis que le non agricole ne devrait accélérer que légèrement en 2018, de 2,6% à 3%».

Dans ce contexte, la flexibilité des changes est importante. «Un pays ouvert possède un taux de change qui évolue de façon à maintenir sa compétitivité». 

Par Rachid Al Arbi
Le 28/11/2017 à 00h17