Inscrite dans le cadre de l’axe stratégique du programme de travail de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF), consacré à l’examen de la politique africaine du Maroc dans sa dimension économique financière et commerciale, l’étude a permis de relever le dynamisme des échanges entre le Maroc et la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) au cours de ces dernières années. Néanmoins, soulignent les auteurs de ce travail de recherche, ce dynamisme s’avère en deçà du potentiel mobilisable, au vu du caractère plutôt complémentaire que concurrentiel des profils de spécialisation de part et d’autre.
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Voici les principales conclusions de l’étude de la DEPF:
- Des gisements d’opportunités existent entre le Maroc et les pays de la CEDEAO dont l’exploitation profiterait conjointement aux deux parties, moyennant la suppression des droits de douane jusqu'ici en vigueur.
- Plusieurs produits pourraient constituer un levier de progression de la part de marché détenue par le Maroc au sein de la CEDEAO. Il s’agit, notamment, des articles d’habillement, des engrais, des équipements pour distribution d’électricité, des produits agroalimentaires au même titre que les véhicules automobiles.
- Le Maroc pourrait constituer un marché porteur pour plusieurs produits originaires de la CEDEAO, en particulier, les produits énergétiques (pétrole et gaz), les produits alimentaires (cacao, café, graines et fruit oléagineux…), le coton, le bois et produits en bois, les cuirs et les minéraux.
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- Si l’impact de la suppression des tarifs douaniers est susceptible d’impulser potentiellement les échanges entre le Maroc et la CEDEAO, il n’en demeure pas moins vrai que ces tarifs ne constituent que la partie apparente de l’iceberg. D’autres contraintes structurelles devraient être levées pour libérer le potentiel du commerce entre les deux parties. Il s’agit, entre autres, des questions liées à l’insertion dans les chaînes de valeurs régionales, à la compétitivité logistique et à l’intensité de la concurrence qui se déploie au sein des marchés de cette zone, notamment, celle émanant de pays émergents réputés pour leur compétitivité-coût imbattable. Le dépassement de ces contraintes est tributaire du renforcement de la connaissance par les opérateurs marocains, particulièrement les PME, des spécificités intrinsèques des marchés de la CEDEAO, au même titre que l’optimisation des actions de la diplomatie économique en direction de cette zone pour assurer un accompagnement de qualité au profit de l’offre exportable nationale.
- D’autres aspects importants méritent d’être pris en ligne de compte dont, notamment, la couverture contre le risque commercial, l’établissement de partenariats avec les entreprises locales au sein de cette communauté régionale, voire la conclusion d’alliances avec les opérateurs relevant des pays émergents, selon une démarche vertueuse qui prend en considération les intérêts respectifs de toutes les parties prenantes, y compris les pays de la CEDEAO.
En somme, conclut l’étude de la DEPF, l’ambition marocaine d’adhérer à la CEDEAO prend appui sur une vision stratégique de long terme. Elle est totalement affranchie des considérations mercantilistes étroites puisqu’elle s’inscrit dans l’objectif de permettre au Maroc de bâtir une communauté de destin, fondée sur le respect et la confiance mutuels et mue, in fine, par la volonté de mutualiser les moyens et les potentialités pour édifier un avenir commun meilleur.









