C’est une recommandation qui vient à point nommé. En effet, dans la foulée de la demande du Maroc d’intégrer la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) comme membre à part entière, la Banque africaine de développement appelle à la baisse des droits de douane entre le Maroc et les pays subsahariens, rapporte le quotidien Aujourd’hui Le Maroc dans son édition de ce mardi 7 mars. Dans une analyse récemment publiée, l’institution panafricaine estime qu’une baisse contribuerait à redynamiser les échanges bilatéraux.
Dans son analyse, la BAD note que la baisse des droits de douane appliqués par le Maroc sur les importations en provenance de l’Afrique subsaharienne aura un effet positif sur les exportations africaines. La banque estime aussi que la politique tarifaire mise en œuvre par le royaume durant les deux dernières décennies a conduit à créer involontairement un écart de taux défavorable pour les pays d’Afrique hors pays méditerranéens, comparativement aux droits de douane appliqués sur les produits en provenance de l’Europe, l’Amérique et la Méditerranée.
Selon Aujourd’hui Le Maroc, l’évaluation menée sur la période de 2001 et 2012 montre que les tarifs des pays africains appliqués aux importations depuis le Maroc sont relativement supérieurs aux tarifs appliqués aux importations européennes ou américaines. On remarque, en effet, une hausse moyenne de 4%. La BAD fait remarquer que si les pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est diminuent les droits de douane de moitié, les exportations marocaines augmenteraient de 40%. Si la même mesure est observée au sein de la Communauté de l’Afrique centrale (CEMAC), l’augmentation serait de 23%, et 15% en ce qui concerne le marché commun de l’Afrique orientale et australe.
Dans l’autre sens, si le Maroc réduit ses droits de douane de moitié, cela permettrait aux importations subsahariennes de se consolider à 20% contre 10% pour les importations du reste du monde. Pour renforcer son positionnement de hub africain, la BAD recommande au Royaume de mettre en place un ou des accords de libre-échange bilatéraux ou multilatéraux avec les pays subsahariens.