Entre 2000 et 2014, le Maroc a connu une création moyenne de 129.000 postes d'emploi par an. Le volume de l'emploi au niveau national a basculé de 8,84 millions en 2000 pour atteindre 10,64 millions en 2014. Des chiffres publiés par le Haut-Commissariat au Plan (HCP), dans sa dernière note relative au marché du travail au Maroc, et relayés par Aujourd'hui le Maroc dans son édition du 22 septembre.
Sur les 1,80 million d'emplois créés au niveau national, le milieu urbain détient une part de 71% contre 29% pour le milieu rural. De nouvelles créations qui ont majoritairement profité aux hommes (73%) et aux Marocains âgés entre 40 et 59 ans (100.000 emplois par an), tandis que la population active âgée de 15 à 29 ans a perdu 25.000 emplois par an entre 2000 et 2014.
Loin devant, c'est le secteur des services qui crée le plus d'emplois, la création moyenne s'y élevant à 87.000 emplois par an. Un secteur suivi du BTP (31.000 emplois par an), puis de l'agriculture, forêt et pêche (10.000 postes / an) et, enfin, de l'industrie qui, elle, ne créé que 1.000 emplois par an. En l'espace de 14 ans donc, le royaume s'est peu à peu tertiarisé et a connu de nombreuses mutations.
Parmi celles-ci, l'exode rural qui a fortement impacté l'agriculture. Même si ce secteur demeure le premier pourvoyeur d'emplois du monde rural, une baisse tendancielle, passée de 45,9 à 39,4%, a été observée par le HCP au niveau national. En milieu rural, le poids est passé de 80,9 à 74,5%. Une baisse qui s'explique notamment par l'extension des périmètres urbains et l'attractivité de certains secteurs, notamment le BTP et les services.
Autre facteur: la perte de part d'emploi émanant de l'industrie. Tout comme l'agriculture, ce secteur a baissé. Sa part d'emploi total s'est située autour de 11,1% en 2014 contre 13,2% en 2000. La proportion en milieu rural est passée de 23,1 à 17,9% en 14 ans. Modernisation des modes de production, émergence de nouvelles industries caractérisées par une forte valeur ajoutée, utilisation de plus de capital et de moins de main d'oeuvre, ou encore concurrence internationale sont autant de facteurs qui expliquent cette tendance baissière.
Le BTP en revanche, a accru sa part dans l'emploi total, non seulement parce que les projets d'infrastructures et immobiliers sont légion, mais aussi parce que ce secteur n'exige pas une forte qualification. Les petites entreprises, enfin, boostent l'emploi dans le privé. En effet, elles sont à l'origine de 64,5% des emplois créés depuis 2000.