Le projet de loi visant à introduire en Bourse l’hôtel La Mamounia de Marrakech et la centrale énergétique de Tahaddart, sur la liste des privatisables, vient de passer l’étape de la Commission des finances. Mais cela ne s’est pas fait sans remous. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte la crainte des députés «qui ont manifesté leur opposition à voir le joyau de l’hôtellerie de luxe marocaine changer de main et tomber dans l’escarcelle des étrangers». Ce qui ne semble pas être le cas puisqu’il s’agira certainement d’une ouverture de 5 à 10% du capital de la société via le marché boursier. C’est le même schéma qui a été retenu pour Tahaddart, avec la cession de 5 à 10% du capital appartenant à l’ONEE. Le but premier est de «dynamiser et de développer le marché financier, particulièrement la place casablancaise».
Le journal relève également une autre critique concernant la raison qui a poussé le «gouvernement à recourir aux recettes exceptionnelles pour réduire le déficit budgétaire qui a atteint 3,7%». Or, pour l’Exécutif, les produits de la privatisation ne financeront pas le déficit budgétaire «conformément aux dispositions de la Loi organique des finances». D’autant que «l’Etat ne vend rien», dans ces deux cas, car les deux sociétés en question sont les filiales d’établissements publics. «L’hôtel de La Mamounia appartient à l’ONCF à hauteur de 65%, le reste étant partagé entre la CDG et la ville de Marrakech. Idem pour Tahaddart où l’ONEE détient 48%, l’Espagnole Endesa génération 32% et l’Allemand Siemens 20%».
Le quotidien précise que l’inscription de nouveaux établissements sur la liste n’est qu’une première étape. «Une telle opération nécessite une préparation minutieuse». Il faudra un audit de l’établissement, qui durera 2 à 4 mois. A cela s’ajoute une étape d’évaluation pour fixer la valeur, qui prendra entre 1 et 2 mois. La cession se conclut enfin avec la remise du décret de transfert, signé par le chef du gouvernement.