L’or séduit à nouveau les Marocains

Des bijoux en or.

Alors que la saison des mariages bat son plein, la baisse récente des cours de l’or sur les marchés internationaux offre un répit aux bijoutiers et consommateurs marocains

Revue de presseAlors que la saison des mariages bat son plein, la baisse récente des cours de l’or sur les marchés internationaux offre un répit aux bijoutiers et consommateurs marocains. Entre fluctuations du dollar, instabilité mondiale et traditions locales, le métal jaune reste une valeur refuge incontournable. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 20/07/2025 à 20h29

À l’aube de la saison estivale, période faste pour les cérémonies de mariage, les orfèvres marocains se préparent à répondre à une demande accrue. Les promotions sur les bijoux en or fleurissent un peu partout, chacun ajustant ses achats selon ses moyens. Si les prix sont avant tout dictés par les marchés internationaux, la demande locale reste un facteur clé pour les commerçants du secteur, relève le quotidien L’Economiste dans son édition du lundi 21 juillet.

Après avoir été dopé par les tensions géopolitiques et l’incertitude économique, le cours de l’or marque une pause. La récente hausse du dollar et les déclarations rassurantes du président américain Donald Trump, qui a écarté l’idée de remplacer le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, ont apaisé momentanément les marchés. Résultat, lit-on, l’or a cédé du terrain, conséquence directe d’une perspective de stabilité monétaire outre-Atlantique.

Pour le Maroc, pays importateur net du métal précieux, une baisse des cours peut sembler bénéfique. Elle permet en effet de réduire le coût des importations pour les bijoutiers et certaines industries, tout en offrant aux artisans la possibilité d’améliorer leurs marges ou de répercuter la baisse sur les prix pour stimuler la demande, indique L’Economiste.

Mais l’équation reste délicate. «Le dollar et l’or jouent à une sorte de balançoire: quand le dollar monte, l’or baisse et inversement», résument les experts de Goldmarket. Or, la fermeté du billet vert renchérit le coût des importations libellées en dollars, pouvant neutraliser le gain initial pour le Maroc. De plus, une partie des transactions sur le marché marocain se fait directement en devises, rendant le pouvoir d’achat vulnérable aux fluctuations des taux de change.

Pour les ménages marocains qui détiennent de l’or comme valeur refuge, cette baisse du cours entraîne une légère érosion de la valeur de leur épargne. Mais l’or continue de jouer son rôle de rempart contre l’incertitude, malgré l’accalmie temporaire sur les marchés, lit-on encore. Les experts restent prudents. Les signaux d’apaisement envoyés par Washington ne suffisent pas à garantir une stabilité durable.

La volatilité des marchés mondiaux incite d’ailleurs nombre d’épargnants à conserver une part de leur patrimoine en or, surtout dans un contexte où l’inflation et la prudence des banques centrales alimentent l’intérêt pour le métal jaune. Selon BCA Research, l’or devrait encore surperformer les matières premières cycliques au dernier trimestre 2025, porté par des anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale.

Au Maroc, l’effet de cette correction des prix de l’or se manifeste de plusieurs façons. D’abord, un or plus abordable soutient la demande dans la bijouterie et l’artisanat, notamment pour les bijoux traditionnels très prisés lors des mariages et des fêtes. Ensuite, la baisse de la valeur de l’or a un impact limité sur les réserves nationales, puisque Bank Al-Maghrib en détient une partie, mais l’essentiel des réserves du Royaume reste constitué de devises étrangères. Enfin, le recul des cours contribue à alléger légèrement la facture des importations de bijoux et de composants industriels.

Parallèlement, la légère progression de l’argent et du platine profite à certains secteurs industriels, bien que leur poids reste limité. Malgré ces fluctuations, l’or conserve son statut de placement privilégié. Selon le rapport «Affluent Investor Snapshot 2025» de HSBC, l’attrait pour le métal jaune s’est renforcé. La part de l’or dans les portefeuilles d’actifs alternatifs a plus que doublé, et 41% des investisseurs interrogés envisagent de renforcer leur position dans les mois à venir.

Pour l’heure, la baisse du cours offre une respiration bienvenue aux artisans et consommateurs marocains, tout en laissant planer l’incertitude quant à l’évolution future d’un marché mondial toujours soumis aux tensions économiques et géopolitiques.

Par La Rédaction
Le 20/07/2025 à 20h29