Les chiffres alarmants sur les jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation (NEET) dans les pays du sud de la Méditerranée, dont le Maroc, ont poussé l’Organisation internationale du travail (OIT) et l’Union européenne (UE) à lancer un programme régional dédié.
Appelé «Youth NEET», ce programme qui s’étale sur la période 2024-2026 et qui est financé par l’UE et mis en œuvre par l’OIT, a pour objectif d’améliorer la situation des jeunes NEET de la région en augmentant les possibilités d’emploi et de formation.
«Le taux de NEET (…) pose des problèmes individuels et sociétaux, en particulier au Moyen-Orient et en Afrique du Nord (région MENA) où il dépasse, avec 29%, la moyenne mondiale de 23% et se situe nettement au-dessus des 12% des pays de l’OCDE», indique l’OIT.
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«Les individus sont confrontés à des risques sanitaires, à l’exclusion sociale et à des perspectives d’emploi médiocres, tandis que les sociétés connaissent un retard de croissance économique et des cycles de pauvreté profondément enracinés», ajoute-t-elle.
«Ces chiffres soulignent le besoin urgent de politiques ciblées pour lutter contre le chômage des jeunes et améliorer la participation au marché du travail, en particulier chez les jeunes femmes de la région», conclut-elle.
Pour remédier à ce phénomène inquiétant, «Youth NEET» soutiendra la conception et le pilotage d’interventions innovantes pour atteindre, activer et appuyer la transition des jeunes NEET vers un travail décent et des conditions de vie convenables dans la région, expliquent les meneurs de cette initiative.
L’accent mis sur les voies économiques vertes et numériques
Pour ce faire, un dispositif d’assistance technique axé sur la demande sera mis en place, offrant des outils, des diagnostics, des conseils et des services de formation aux décideurs politiques et aux services publics de l’emploi.
Ce programme, qui s’appuie sur la déclaration ministérielle de l’Union pour la Méditerranée (UpM) sur l’emploi et le travail (Marrakech, 18 mai 2022) et sur les engagements internationaux en faveur des objectifs de développement durable (ODD), favorisera également les échanges régionaux de bonnes pratiques et l’apprentissage par les pairs.
L’accent sera mis sur les voies économiques vertes et numériques, en tant que domaines potentiels pour les futures opportunités d’emploi, est-il noté.
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«Youth NEET» établira également un cadre de référence, un mécanisme de coordination et des tests sur le terrain, qui serviront de base à la conception de stratégies durables et à long terme pour soutenir l’emploi des jeunes et la sensibilisation des NEET dans la région.
L’événement de lancement en ligne de ce programme a rassemblé des représentants de la Commission européenne (CE), y compris des délégations de l’UE, des fonctionnaires de la région sud-méditerranéenne, des organisations de travailleurs et d’employeurs, les équipes régionales et nationales de l’OIT, la Fondation européenne pour la formation et le Secrétariat de l’UpM.
Une expérience européenne inspirante
Benjamin Van Zeveren, chargé de mission international à la direction générale de l’emploi, des affaires sociales et de l’inclusion de la CE (DG EMPL) a souligné que «dans l’UE, la Garantie pour la jeunesse a créé des opportunités pour les jeunes et a agi comme un puissant moteur pour les réformes structurelles et l’innovation. En conséquence, la majorité des services publics de l’emploi (SPE) ont amélioré et développé leurs services pour les jeunes».
À noter que la garantie renforcée pour la jeunesse est un engagement pris par l’ensemble des pays de l’UE de veiller à ce que tous les jeunes âgés de moins de 30 ans bénéficient d’une offre de qualité pour un emploi, une formation continue, un apprentissage, ou un stage dans les quatre mois suivant la perte de leur emploi ou la fin de leurs études.