Après l’approbation du projet de loi relatif à la création de l’Agence nationale de développement numérique, le gouvernement va-t-il activer les écosystèmes du secteur de l’offshoring, s’interroge Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 4 août. Car le secteur a un réel potentiel avec son chiffre d’affaires de 8,8 milliards de dirhams réalisé en 2016. Problème, l'offshoring, qui s’est doté de contrats de performances en mai 2016, n’a toujours pas vu le contrat d’application des écosystèmes ratifié.
Le retard pris impacte l’emploi qui connaît un grand «turn-over», comme l’explique le quotidien qui a interrogé Saloua Karkri Belkeziz, présidente de l’APEBI (Fédération marocaine des technologies de l'information, des télécommunications et de l'offshoring).. «Nous souffrons d’un important manque de ressources. L’existence d’importants projets de transformation digitale dans les pays européens fait que nos ressources sont sollicitées et cela pénalise notre secteur», explique-t-elle, avant d'ajouter: tant que «le contrat d’application n’est pas signé, on ne peut pas mettre en œuvre notre plan».
Elle appelle le ministère des Finances à débloquer des fonds. Toutefois, les opérateurs privés anticipent et multiplient les rencontres avec les représentants du ministère de l’Enseignement supérieur et l’OFPPT pour identifier les besoins du marché, comme le signale le journal qui souligne que les segments les plus demandeurs sont le développement informatique et l’ingénierie technique. Pour exemple, le recrutement de profils qualifiés en métier IT (technologies de l’information) est estimé à 1.400 en 2017 et à plus de 5.400 en 2018.
Autre enjeu: la promotion du pays qui accorde pourtant des facilités, notamment en termes d’exonération et d’aides à la formation. Mais, comme le souligne Aujourd’hui le Maroc, le royaume a disparu des radars des opérateurs internationaux, laissant la place à d’autres pays émergents. Alors pour Saloua Karkri Belkeziz, il ne faut pas se limiter aux marchés traditionnels, mais aller chercher aussi les PME non seulement en Europe, mais aussi à Singapour qui «est intéressé par l'offshore chez nous en vue d’approcher ses clients européens». En clair, il s'agit de mettre en place un plan d’attaque pour revenir sur le devant de la scène.