Location de voitures au Maroc: entre essor touristique et défis réglementaires

Le rebond spectaculaire du tourisme redonne de l’élan au marché de la location automobile, mais ce dernier demeure sous pression, pris entre des exigences réglementaires renforcées et l’obligation d’évoluer vers des pratiques plus durables.. DR

Revue de presseAlors que le retour massif des touristes dynamise le marché de la location de voitures, le secteur reste confronté à de nouvelles contraintes réglementaires et à la nécessité d’adopter des modèles plus durables. Tarik Dbilij, président de la FLASCAM, dresse un état des lieux et évoque les pistes de restructuration pour assurer la pérennité des professionnels du secteur. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 23/11/2025 à 19h00

Boosté par le retour massif des touristes, mais fragilisé par de nouvelles exigences administratives, le marché de la location de voitures au Maroc traverse une période contrastée. Dans un entretien avec le magazine Finances News Hebdo, Tarik Dbilij, président de la Fédération des loueurs automobiles sans chauffeur (FLASCAM), dresse un état des lieux, analyse les tendances et esquisse des pistes de restructuration.«2025 est une bonne année», affirme Dbilij. Selon lui, l’essor du tourisme profite à tous les professionnels du secteur, surtout dans les villes à forte vocation touristique. «En plus de la hausse de la demande émanant des visiteurs étrangers, nous constatons également une reprise marquée de la clientèle nationale», précise-t-il, soulignant que cette dynamique offre une bouffée d’oxygène bienvenue après plusieurs années de crise.

Malgré ce contexte favorable, le secteur reste fragilisé par de nouvelles contraintes réglementaires. Interrogé sur l’impact du récent cahier des charges, Dbilij ne cache pas son inquiétude: «ce nouveau cahier des charges n’a pas produit les effets attendus. Au contraire, il a freiné la création de nouvelles agences de location». Il met en lumière un phénomène inédit. Certains loueurs «déclarent leur entreprise en cessation de paiement pour en ouvrir une nouvelle sous une autre appellation. Ils ne respectent ni leurs engagements vis-à-vis des banques, ni de l’administration fiscale, ni de leurs fournisseurs. Résultat, seuls 2 % des loueurs restent réellement actifs sur le marché automobile».

Cette réglementation profite surtout aux grandes structures, tandis que les petites agences, incapables de répondre aux exigences, se trouvent en difficulté, lit-on dans Finances News Hebdo. Dbilij plaide ainsi pour un réajustement. «Nous plaidons pour un nouveau cahier des charges qui intégrerait nos recommandations afin d’amorcer une véritable restructuration du secteur. Le ministère de tutelle demeure à l’écoute de nos observations», affirme-t-il.

Le président de la FLASCAM se réjouit d’un changement de cap en matière de mobilité durable. «De plus en plus d’opérateurs intègrent des véhicules électriques ou hybrides dans leurs flottes. Au sein de la Flascam, nous défendons une mobilité sans émission de CO₂». Certaines agences ont déjà installé des bornes de recharge, mais Dbilij appelle à davantage de mesures incitatives, à la fois réglementaires et fiscales, pour accélérer la transition.

Si les entreprises marocaines commencent à privilégier la location pour mieux gérer leur budget mobilité, la situation reste différente pour les particuliers. «Malheureusement non. Au Maroc, la voiture reste un symbole de statut social et un capital», note Dbilij. Pour lui, le changement viendra d’abord du monde professionnel, avant de toucher le grand public.

Avec 30% des ventes globales et jusqu’à 64% pour certaines marques, les loueurs représentent le premier acheteur de véhicules au Maroc. «Leur poids est déterminant dans le secteur. D’ici la fin 2025, nous espérons atteindre un taux d’achat global de 55 %», indique Dbilij, soulignant le rôle central de son secteur dans l’économie automobile nationale.

Enfin, le président de la FLASCAM se montre nuancé face à l’expansion des constructeurs chinois. «Les marques chinoises apportent une réelle valeur ajoutée au marché marocain. Leur image dépend toutefois fortement du travail de leurs distributeurs. Le service après-vente constitue un élément différenciateur essentiel pour les clients, notamment en ce qui concerne la disponibilité des pièces de rechange et la compétitivité des prestations», souligne-t-il.

Par La Rédaction
Le 23/11/2025 à 19h00