Le marché monétaire marocain traverse une période délicate, marquée par un creusement significatif du déficit de liquidités bancaires, annonce La Vie Éco.
Selon les dernières analyses de BMCE Capital Global Research (BKGR), ce déficit a atteint la somme vertigineuse de 151 milliards de dirhams (MMDH) au cours de la semaine du 15 au 21 août 2024.
Cette situation préoccupante intervient alors que les interventions de la banque centrale sont de plus en plus insistantes.
Devant cette conjoncture, Bank Al-Maghrib a en effet dû augmenter ses avances à 7 jours de 3,7 MMDH, les portant à 61,1 MMDH.
Selon l’hebdomadaire, cette injection de liquidités vise à soutenir le système bancaire et à maintenir l’équilibre du marché monétaire.
Parallèlement, une hausse notable des placements du Trésor a été observée, avec un encours quotidien maximal atteignant 17,7 MMDH les 19, 20 et 21 août 2024, contre 11,5 MMDH au cours de la période précédente.
En dépit de ces turbulences, certains indicateurs demeurent stables. Le taux moyen pondéré (TMP) s’est maintenu à 2,75%, témoignant d’une certaine résilience du marché.
Toutefois, le Moroccan Overnight Index Average (MONIA), indice de référence pour les transactions au jour le jour, a légèrement fléchi pour s’établir à 2,642%.
Les analystes financiers de BKGR, qui anticipent une intensification des interventions de Bank Al-Maghrib dans les jours à venir, prévoient une injection de 63,1 MMDH sous forme d’avances à 7 jours, soit une augmentation de 2 MMDH comparativement à la semaine précédente.
Cette prévision marque l’engagement de la banque centrale à soutenir activement le marché monétaire face aux défis actuels.
Cette situation tendue du marché monétaire marocain entraîne des questions sur la santé financière du système bancaire du Royaume, ainsi que sur les stratégies à long terme à concevoir, afin de maintenir sa stabilité, explique La Vie Éco.
Bien que nécessaires à court terme, les interventions répétées de Bank Al-Maghrib pourraient signaler la nécessité de mener des réformes structurelles plus profondes, afin d’assurer la pérennité du système financier marocain.
Dans ce contexte, les acteurs du marché restent attentifs aux prochaines décisions de la banque centrale, ainsi qu’aux évolutions des indicateurs-clés.
La capacité du système à absorber ces tensions, et à retrouver un équilibre durable, est cruciale pour la stabilité économique du Royaume dans les mois à venir.