Les informations qui ont été colportées dans la presse à propos d’un éventuel retour à la subvention des prix des hydrocarbures ont certes créé le buzz, mais sans pour autant convaincre, rapporte Les Inspirations Eco dans son édition du 24 mai. Le quotidien a d'ailleurs contacté le ministre de l’Energie qui a écarté d’un revers de la main toute possibilité de retour à la compensation du carburant. Sur un ton ferme, il a souligné que le choix de la libéralisation était irréversible. «Ceci dit, je confirme que le gouvernement, à travers le ministère des Affaires générales, travaille sur un système de plafonnement des prix à la vente». Lahcen Daoudi, ministre des Affaires générales, justement, a répondu de la manière la plus incisive en parlant d'un «sujet non discuté, simples rumeurs », concernant un hypothétique retour à la subvention.
En plein mouvement de boycott, il est vrai que l’idée d’un rétropédalage sur la libéralisation peut facilement chatouiller les esprits. Mais la logique des choses veut que la décision du gouvernement Benkirane de libéraliser le marché trouve son essence dans une politique réfléchie basée sur des études et, surtout, un souci de justice sociale. Le hic, c’est que cette politique de libéralisation n’a pas été dûment accompagnée d’une bonne maîtrise du comportement des acteurs de ce marché que sont les pétroliers. Dans le sillage, aussi, du rapport de la commission parlementaire sur la libéralisation des hydrocarbures, la démarche aujourd’hui est de chercher les causes de la hausse exponentielle des prix à la pompe à une période où le baril n’était pas cher. Aujourd’hui que le prix du baril flirte avec les 100 dollars, l’on apprend que les professionnels du secteur ne veulent pas répercuter cette hausse sur leurs prix de vente.