Une polémique a récemment secoué le secteur de l’huile d’olive marocaine après la circulation sur les réseaux sociaux d’allégations faisant état du renvoi, par un pays européen, d’une cargaison suspectée de contenir des résidus du pesticide chlorpyrifos. «Rapidement, la rumeur a pris de l’ampleur, inquiètant consommateurs et professionnels de la filière», indique le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 12 novembre.
Face à l’ampleur de ces informations non vérifiées, la fédération Interprolive, représentant la filière oléicole nationale, est intervenue pour rétablir la vérité. Dans un communiqué officiel, l’organisation dément formellement toutes les accusations, qu’elle qualifie de fausses et infondées. Selon Interprolive, aucune preuve ni document officiel ne permet d’étayer ces allégations.
«L’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (Onssa) a également publié des données confirmant la conformité sanitaire de l’huile d’olive marocaine, précisant que le retrait de certains lots en Belgique en 2024 ne concernait que des manquements d’étiquetage, et non la qualité ou la sécurité du produit», rapporte L’Economiste. Les autorités belges avaient constaté l’absence d’informations obligatoires telles que le numéro de lot ou la date de péremption, empêchant l’identification précise de l’origine des bouteilles.
L’Onssa a par ailleurs mené des inspections approfondies au sein des unités de production mises en cause par la polémique. Ces contrôles ont confirmé que les processus de fabrication respectent strictement les normes sanitaires en vigueur, attestant du sérieux du dispositif de contrôle marocain.
Durant la campagne 2024-2025, l’office a réalisé 439 inspections, aboutissant au retrait de sept autorisations et à onze suspensions temporaires. Plus de quarante tonnes d’huile non conforme ont été détruites et soixante-treize dossiers d’infraction transmis aux autorités compétentes. «Le contrôle des résidus de pesticides, aligné sur les standards internationaux, a été considérablement renforcé. 6 635 échantillons ont été analysés en 2025, contre 1 536 cinq ans plus tôt», précise L’Economiste.
Sur le plan de la production, la filière oléicole marocaine s’apprête à connaître une saison exceptionnelle. Après deux années marquées par des rendements modestes, la récolte 2025-2026 pourrait atteindre près de deux millions de tonnes d’olives, soit plus du double de la campagne précédente. La production d’huile d’olive devrait s’élever à 200 000 tonnes, dont environ 60 000 tonnes seront destinées à l’exportation, le reste répondant à la consommation nationale estimée à 140 000 tonnes. Les professionnels anticipent une saison propice pour renforcer la présence du Maroc sur les marchés internationaux.
Cité par L’Economiste, Rachid Benali, président de la fédération Interprolive, annonce que les exportations débuteront dès décembre et devraient s’accélérer dans les mois à venir. Entre janvier et septembre 2025, près de 10 500 tonnes d’huile d’olive marocaine ont été écoulées à l’étranger, d’après les données de l’Office des changes. La récolte, commencée timidement en octobre, devrait se poursuivre jusqu’à la fin janvier 2026. Les prix, qui avaient atteint 120 dirhams le litre lors de la saison précédente, ont déjà chuté à 60 dirhams en raison d’une production plus abondante.
Parallèlement, les importations ont connu une forte hausse pour pallier la baisse de production liée à la sécheresse. 22 831 tonnes ont été importées durant les neuf premiers mois de 2025, contre seulement 3 019 tonnes pour la même période en 2024. Ces mesures ont permis d’assurer l’approvisionnement du marché local et de stabiliser les prix pour les consommateurs.








