Le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, a tenu une réunion avec les représentants de la Fédération des industries de la conserve des produits agricoles du Maroc (FICOPAM). Au menu de cette réunion de travail, qui s’est tenue samedi dernier, la situation catastrophique de la filière à cause de la pénurie des produits oléicoles, indique le quotidien L’Economiste dans son édition du mardi 6 août. «S’y ajoute la spéculation de certains intervenants, jouant avec les prix pour s’enrichir rapidement», lit-on.
Selon les opérateurs, les olives sont actuellement vendues sur pieds à 15 dirhams le kilo. A ce tarif, l’huile d’olive sera vendue la saison prochaine à 150 dirhams le litre. «Sans une intervention forte du ministère, cette voie mènera à une année catastrophique. Il n’y aura pas que l’huile qui sera vendue à 150 DH. Des usines vont fermer et des ouvriers seront mis à la porte», a martelé Kamal Ben Khaled, parlementaire du RNI et président de la Chambre de commerce, d’industrie et des services de la région de Marrakech-Settat, lors de la dernière séance des questions orales de la Chambre des Conseillers.
Aujourd’hui, plus de 150 unités industrielles de transformation d’olives sont menacées de faillite. L’année dernière, les tarifs ont augmenté de 30%. Mais il n’y avait pas beaucoup de problèmes, puisque les pays voisins et concurrents du Maroc vivaient la même situation. Cette fois-ci, le contexte est différent: la Grèce et l’Egypte ont une bonne récolte.
En réponse, le ministère a pris une série de mesures. «D’abord, il s’agit d’assurer l’accès à la matière première dans de bonnes conditions afin de préserver les capacités de production du secteur de la transformation. Ensuite, mettre en place des mécanismes pour lutter contre le secteur informel et les pratiques de spéculation qui entravent le bon fonctionnement du marché des produits oléicoles», lit-on encore.
Le ministère veut également accélérer la mise en place de l’arrêté fixant les dates de récolte des olives dès la prochaine campagne. Une autre mesure vise à maintenir le dispositif limitant les ventes des produits oléicoles à faible valeur ajoutée. Enfin, il s’agit d’accélérer la publication des textes relatifs à la mise en œuvre des dispositions du contrat-programme 2023-2030 de la filière oléicole, notamment les incitations à la diversification des exportations.