Alors que l’économie nationale se reprend, que les différents secteurs d’activité se redressent, les disparités régionales, elles, persistent. Contrairement à d'autres régions, où l'activité économique semble se rapprocher des niveaux pré-pandémiques, à Marrakech, qui a souffert des effets d'une crise multiforme, du fait de sa vocation touristique, la reprise est nettement moins spectaculaire qu'ailleurs.
Un diagnostic clairement évoqué hier, jeudi 29 septembre 2022, au cours de l’étape de Marrakech de la deuxième édition des Régionales de l’investissement. Un roadshow, organisé par la Banque centrale Populaire, qui s’inscrit, selon ses promoteurs, «dans le cadre de l’accompagnement de la stratégie nationale de relance de l’investissement».
Cette rencontre a permis de prendre la mesure de l’état de l'activité économique de la ville et de sa région immédiate, dans un contexte marqué par des perspectives encore floues. Les effets de la crise se font en effet encore ressentir dans l'activité des acteurs économiques.
La reprise reste donc fragile, et, signe patent, de potentiels investisseurs semblent hésiter encore. Des statistiques communiquées par la Banque populaire, qui revendique une part de marché de 40% auprès des TPE, témoignent de cette prudence envers ce qui est encore perçu comme des placements risqués.
Sur un potentiel d’investissement détecté de 2,3 milliards de DH, la banque n'a en effet pu mobiliser, pour Marrakech, que 380 millions de dirhams. «Nous avons également dans le pipe des projets supplémentaires pour une enveloppe avoisinant les 400 millions de dirhams», a précisé à ce propos Abdelilah El Ouardi, président du directoire de la BP Marrakech-Beni Mellal, au cours de la présentation du bilan des réalisations de la première édition des Régionales de l’investissement.
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Un mot est d'ailleurs régulièrement revenu dans les discours et les déclarations des acteurs économiques, et des banquiers: la «reconstruction», qui met en évidence l'ampleur de la crise, bien qu'une autre perception, celle d'un certain renouveau, se laisse entrevoir. «A Marrakech, on travaille sur le mindset parce qu'on ne peut pas descendre plus bas. On est en train de travailler ensemble, main dans la main, dans la reconstruction, et ce, en dépit d'un contexte difficile», explique Youssef Mouhyi, président de la CGEM Marrakech-Safi.
Cette rencontre a également permis d’identifier les acquis de la Région Marrakech-Safi, et de dévoiler différentes stratégies territoriales ayant pour objectifs de promouvoir l’investissement, la création d'emplois, l'attractivité et la compétitivité de cette région.