Les nouvelles ambitions du secteur automobile

Une usine de production automobile.

Une usine de production automobile.

Revue de pressePortée par l’essor des constructeurs et l’implantation d’équipementiers, la filière automobile s’impose comme un pilier stratégique de l’économie marocaine. Avec des exportations record et une diversification vers les véhicules électriques et les batteries, le Royaume ambitionne de doubler ses ventes à l’international d’ici cinq ans. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News.

Le 17/08/2025 à 19h31

Représentant une part majeure des exportations industrielles du Maroc, l’industrie automobile s’affirme comme l’un des moteurs essentiels de l’économie nationale. Elle devance désormais des secteurs historiques tels que les phosphates ou l’agriculture, confirmant son rôle stratégique dans la diversification économique du Royaume, lit-on dans le magazine Finances News Hebdo.

Depuis le lancement d’une stratégie dédiée à l’industrialisation, le secteur a vu son nombre d’emplois doubler, la création d’entreprises tripler et son chiffre d’affaires quadrupler. L’essor de la filière automobile, notamment à l’export, a permis aux produits marocains de se positionner comme des références internationales.

L’écosystème automobile marocain ne se limite pas aux constructeurs. Il inclut une centaine d’équipementiers qui approvisionnent des firmes à travers le monde, attirant de plus en plus d’investisseurs étrangers. L’État a soutenu cette dynamique en développant les infrastructures de base, dont une ligne ferroviaire reliant les usines de Stellantis à Kénitra et de Renault à Melloussa au port de Tanger Med, facilitant l’export mondial.

Au terme de 2024, les exportations automobiles ont atteint 157,6 milliards de dirhams, en hausse de 6,3%. Une progression portée par la construction automobile, le câblage et l’intérieur des véhicules. En 2023, elles s’élevaient déjà à 148 milliards de dirhams, soit un bond de 28% par rapport à 2022 et de 82% par rapport à 2019.

Interrogé sur la baisse des exportations à fin avril 2025, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du Commerce, a évoqué des raisons conjoncturelles, notamment un recul de 22% des ventes de voitures montées en raison de l’essoufflement du marché européen, principal débouché pour les véhicules marocains. «Nous restons confiants dans la dynamique de diversification de nos marchés», a-t-il assuré, soulignant la qualité et la compétitivité des produits «Made in Morocco».

Le succès des véhicules marocains se confirme en Europe, relève Finances News. La Dacia Sandero est la voiture la plus vendue sur le continent, avec 270.000 unités écoulées en 2024. Les modèles Dacia Logan, Lodgy et Jogger, ainsi que Renault Express et Kardian, bénéficient également d’une forte demande internationale grâce à leur rapport qualité-prix et leur fiabilité.

Selon Bank Al-Maghrib, les ventes devraient stagner en 2025 avant de progresser et d’atteindre 188 milliards de dirhams en 2026. Le nombre de pays importateurs, actuellement de 70, devrait grimper à 95 voire 100, afin de réduire la dépendance vis-à-vis de certains marchés.

Le Maroc mise également sur les nouvelles filières, comme les batteries pour véhicules électriques. Des investisseurs chinois, dont Gotion High Tech et Zhejiang Hailiang, ont implanté des usines dans le Royaume, destinées à l’export européen et chinois. La production de jantes en aluminium est aussi en plein essor avec l’arrivée du géant Citic Dicastal.

Grâce à sa position stratégique, ses infrastructures portuaires, sa stabilité politique et économique et sa main-d’œuvre compétitive, le Maroc s’impose comme un hub régional de l’industrie automobile, capable de doubler la valeur de ses exportations dans les prochaines années.

Par La Rédaction
Le 17/08/2025 à 19h31