Dans son édition du 17 décembre, Aujourd’hui Le Maroc s’est prêté à un exercice de synthèse du dernier rapport de l’Agence nationale de l’assurance maladie. L’ANAM, comme tout le monde l’appelle, a tenu son Conseil d’administration le mercredi 16 décembre. Et bien évidemment, les chiffres portent sur les réalisations du Régime d’assurance médicale aux personnes économiquement vulnérables (RAMED).
Premier constat, les immatriculations continuent d’enregistrer un rythme soutenu. Bien que l’année en cours ait connu une moyenne mensuelle des personnes immatriculées en baisse par rapport à l’année précédente (117.000 contre 154.000 en 2014), la cadence reste assez élevée. En tout, ce sont plus de 9 millions de personnes qui bénéficient de ce régime, à fin novembre 2015, alors que la population ciblée au départ n’était que de 8,5 millions de Marocains. Résultat des courses: le royaume améliore sensiblement son taux de couverture qui est passé à 60%, contre 25% une décennie auparavant.
Autre résultat, les prestations médicales sont effectives et même nombreuses. Selon le rapport d’activité de l’ANAM, plus de 500.000 hospitalisations ont été réalisées. Il a été procédé à 3,8 millions d’explorations externes et plus d’1 million de consultations spécialisées externes. L’Agence a d’ailleurs décidé, lors de son dernier Conseil, de signer une convention avec les hôpitaux publics pour mobiliser 120 millions de dirhams destinés au financement de la prise en charge des bénéficiaires du RAMED atteints d’affections coûteuses et de longue durée.
Seulement, malgré ce bilan positif, le Régime connaît toujours des difficultés et de nombreuses contraintes persistent. A commencer par la problématique du taux de retrait des cartes des bénéficiaires qui reste toujours faible. Il ne dépasse pas les 30M en 2015 et a régressé de trois points par rapport à 2014. La situation s’explique par la contribution financière (120 dirhams par personne et par an) qui constitue toujours un obstacle pour une partie de la population vulnérable. Et en raison du faible taux de retrait des cartes, l’enveloppe encaissée ne représente que le tiers de la totalité de la contribution due. Autre obstacle auquel est confronté le RAMED: la double immatriculation. L’ANAM prend en effet soin de contrôler que les bénéficiaires déclarés éligibles au RAMED ne bénéficient pas de l’AMO.