Le dernier tableau de bord des crédits et dépôts bancaires de Bank Al-Maghrib est clair: les conditions d’octroi de crédit, au quatrième trimestre 2022, sont de plus en plus dures. Une tendance qui se poursuit. Les prêts à l’immobilier ont ainsi accusé un repli de 4% entre février 2022 et février 2023, indique le quotidien Les Inspirations Eco, dans son édition de ce jeudi 13 avril.
Les banques, elles, affirment tout le contraire. «Je pourrais même dire qu’en termes de volume, les crédits octroyés en 2022 dépassent ceux de l’année précédente. Il en va de même pour les trois premiers mois de cette année. Toutefois, il est vrai que les banques sont plus vigilantes, car un manque de visibilité persiste. On a aussi tendance à être plus sélectif», explique un acteur de ce secteur, cité par le quotidien. L’insolvabilité des clients fait grimper le risque auprès des banques, notamment avec un taux de créances douteuses en souffrance de l’ordre de 10%.
Une chose est sûre: la demande a considérablement ralenti, et l’attentisme prime, en attendant le nouveau programme gouvernemental d’aide au logement. «Les conditions sont difficiles pour toutes les parties. Avec l’inflation qui sévit, et le taux directeur qui a augmenté à deux reprises, il faut réfléchir à deux fois avant d’emprunter plus cher. Nous avons beaucoup de difficultés à écouler les biens, toutes catégories et gammes confondues», souligne un promoteur.
Tous les espoirs reposent donc sur le nouveau programme du gouvernement. Une réunion s’est d’ailleurs tenue la semaine dernière entre Fatima Zahra Mansouri, ministre de l’Habitat, et les membres de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers. Au cœur des débats: la relance des logements sociaux et le développement de logements destinés à la classe moyenne.
«Ce dispositif pourrait donner un nouveau souffle à l’activité, surtout que le volet du financement est compris dans le programme. Certes, nous n’avons pas plus de détails, mais il semble qu’un taux préférentiel sera accordé aux promoteurs qui investissent dans ces segments», a expliqué un membre de la FNPI, cité par Les Inspirations Eco.