C’est une bonne nouvelle pour les acteurs de l’import-export: les coûts du transport maritime connaissent une baisse considérable en cette fin d’année 2025. Cette évolution devrait avoir un impact direct sur l’inflation, avant une reprise attendue à partir de la mi-janvier. Dans un entretien au quotidien Les Inspirations Eco (édition du 8 décembre), l’expert maritime Najib Cherfaoui explique qu’en ce dernier trimestre de 2025, «les coûts du fret maritime ont diminué de moitié par rapport à la même période de 2024». Il précise que pour un conteneur de 40 pieds, les tarifs se situent désormais autour de 2.000 dollars sur les routes commerciales transpacifiques et Shanghai-Maroc-Europe. «C’est une baisse très intéressante par rapport au niveau que l’on a connu durant certaines périodes, notamment au lendemain de la reprise post-Covid, puis quelques mois après le début de la guerre en Ukraine», ajoute-t-il. Cette diminution est particulièrement bénéfique pour les exportateurs et importateurs, y compris ceux du Maroc.
Interrogé par Les Inspirations Eco sur le risque d’une hausse des prix à l’occasion des fêtes de fin d’année, Cherfaoui indique qu’avec le Nouvel An chinois prévu le 17 février 2026, «il convient d’anticiper un léger redressement des taux durant la deuxième semaine du mois de janvier 2026». Il rassure néanmoins sur l’équilibre général du marché: «la situation est équilibrée et parfaitement maîtrisée». Selon lui, certains transporteurs cherchent à relever temporairement les tarifs pour les groupages de fret afin d’en tirer avantage lors de la prochaine saison de négociation des contrats, mais la flambée exceptionnelle des prix qui a suivi la crise post-Covid et le début du conflit en Ukraine n’est plus d’actualité. «Désormais, la situation est maîtrisée et tant mieux pour les exportateurs», souligne Cherfaoui.
L’impact de cette baisse sur les prix au Maroc pourrait être significatif. L’expert note que «l’économie marocaine est directement liée aux fluctuations des coûts du transport maritime». La stabilité actuelle permettrait donc de prévoir un recul de l’inflation, tout en réduisant les dépenses en devises étrangères pour l’État. «Tous les indicateurs annoncent la reconduction de l’actuelle tendance pour l’année 2026. Comme vous le savez, dans les opérateurs d’importation, les États perdent des devises, et là, nous aurons moins de devises étrangères à dépenser. Et c’est tant mieux pour l’économie nationale», affirme-t-il. Cherfaoui précise cependant que l’influence sur l’inflation concerne principalement le coût du fret maritime, les autres facteurs nécessitant l’intervention d’autres secteurs pour déterminer les prix.
«Les nouvelles réglementations environnementales ont également un impact sur le transport maritime en Méditerranée», souligne Les Inspirations Eco. Depuis le 1er mai 2025, le taux maximum d’émission de soufre autorisé pour les navires naviguant dans cette zone est passé de 0,5 à 0,1%. Cherfaoui explique que «la Méditerranée est devenue la cinquième zone de contrôle des émissions d’oxyde de soufre au monde». Cette évolution entraîne une distinction entre les navires capables de naviguer avec un taux d’émission de 0,1% et ceux limités à 0,5%, ce qui génère deux types de lignes de navigation selon les plafonds de soufre.
Selon l’expert, les ports marocains peuvent tirer parti de ces changements. La nouvelle réglementation encourage «la redécouverte du passage par le cap de Bonne-Espérance et le redéploiement autour de l’Afrique de l’Ouest». Cela positionne l’ensemble du littoral atlantique marocain comme une ressource maritime stratégique, en particulier Casablanca, Agadir et le futur port Dakhla Atlantique. Cherfaoui précise que la zone SECA-Med s’étend «du méridien correspondant au phare de Cap Spartel à Tanger jusqu’à celui passant par Port Saïd, en Égypte».








