Les banques participatives vivent leur première crise de liquidité, nous apprend La Vie Éco dans sa livraison en kiosque ce vendredi. Le journal explique ainsi qu’avec un encours de dépôts de 1,6 milliard de dirham pour tout le système bancaire et un encours de crédits de 5,2 milliards de dirhams, le coefficient d’emploi affiche 325%. Ce qui veut dire que les banques participatives sont dans une situation de stress.
Ces banques sont-elles victimes de leur succès, s’interroge le journal qui explique que, depuis le démarrage de leurs activités, ces banques se sont lancées dans plusieurs opérations de financement d’acquisitions immobilières, pour tout type de demande, alors même que les dépôts ne suivaient pas. Selon les professionnels, le secteur est confronté à une forte demande portée essentiellement sur le financement et les clients ne perçoivent pas les banques participatives comme étant des banques à part entière, mais plutôt comme des sociétés de financement.
Le journal fait remarquer que la forte demande de financement a contraint ces banques à puiser dans leurs fonds propres, vu que leurs ressources à vue limitées et le manque de refinancement, avant de s’orienter vers les "wakala bil istihmar", un instrument de financement permettant de recevoir des fonds de n’importe quelle autre banque (conventionnelle ou participative) et de les placer dans le cadre de l’activité de financement, selon un mandat de gestion et moyennant un taux de rémunération convenu à l’avance avec l’investisseur.
Cependant, La Vie Éco indique que, malgré l’existence de ce produit, la situation des banques participatives demeure préoccupante. «Les banques participatives ne peuvent pas compter sur les comptes courants pour financer leur activité et les conventions d’investissement sont un moyen de recherche de ressources qui demeure coûteux, parce qu’il exige une rémunération à verser à la banque mère et représente, aussi, une prise de risque conséquente», souligne un cadre du secteur, cité par le journal.
La Vie Éco ajoute que les banques participatives, qui sont toujours en quête de clients, sont plongées dans la guerre des taux avec les banques classiques, alors qu’elles n’ont pas la même puissance financière que ces établissements bancaires. Pour les professionnels, la situation n’est plus tenable, et il faut agir vite pour rectifier le tir.