Les agrumes marocains à la reconquête du marché européen

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Revue de presseKiosque360. Le Maroc retrouve ses parts de marché historiques au sein des pays européens. Petit bémol: la saison des exportations a été réduite de moitié, engendrant des pertes d’emplois significatives.

Le 05/11/2015 à 09h06

La campagne 2014-2015 a été marquée par un début de reconquête du marché européen. C’est la bonne nouvelle annoncée par “L’Economiste”, dans sa livraison datée du 5 novembre. Mais si cela a été rendu possible, c’est bien grâce à la réduction des volumes exportés vers le marché russe. Alors que ce dernier s’accaparait jusque-là près de 60% des exportations marocaines, sa part a été réduite cette année à 40%, tandis que les volumes expédiés vers les marchés de l’Union européenne et l’Amérique du Nord s’est nettement renforcée.

Cette démarche a été également favorisée par la baisse d’environ 10% des exportations espagnoles des petits fruits qui représentent désormais 75% des exportations marocaines d’agrumes. Mais selon le quotidien, cette structure de la production laisse apparaître un déséquilibre dangereux. «Cette concentration sur les variétés précoces réduit de moitié la durée de la campagne d’exportation: trois mois actuellement, contre six il y a cinq ans», peut-on lire dans les colonnes de “L’Economiste”. Résultat: les produits marocains sont moins présents sur leurs marchés extérieurs et la chaîne de valeur recourt de moins en moins à de la main-d’œuvre. D’ailleurs ce n’est pas un hasard si le monde rural a perdu cette année 85.000 emplois alors que le pays a réalisé une campagne agricole record.

Autre bémol soulevé par “L’Economiste”: l’absence de visibilité pour les agrumiculteurs. «C’est la deuxième année consécutive que le ministère de l’Agriculture ne rend pas publiques les prévisions de récolte, alors que la campagne d’export a démarré depuis bientôt un mois», explique le quotidien. Le ministère de tutelle s’est en effet contenté d’annoncer deux millions de tonnes de production attendues sans pour autant détailler la répartition par groupe de produits ou par région. Un chiffre qui laisse dubitatif les professionnels qui ont émis certaines réserves. Eux prévoient plutôt un volume à l’export entre 500.000 et 520.000 tonnes. Et pour cause, la période de formation des fruits (juin - juillet) a été marquée par d’importantes baisses de la floraison et particulièrement dans le Souss qui assure la moitié de la production, dont 70% sont destinés à l’export.

Par Fayçal Ismaili
Le 05/11/2015 à 09h06