Le trésorier général du royaume titille Benkirane

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Les annonces de Noureddine Bensouda en marge du colloque international des finances publiques ont de quoi saper le moral du chef du gouvernement. L'Etat est toujours dépensier et recouvre à peine 40% de ses créances. 66 milliards de dhs d'impayés, soit 8% du PIB !

Le 16/09/2013 à 08h00

Rabat a vécu le week end au rythme de la 7ème édition du colloque international sur les finances publiques. Que faut-il retenir de cette messe qui a réuni tout le gratin de la finance et de la politique ? Si Aziz Akhannouch, ministre de l'Economie par intérim, s'est fait discret, ce n'est pas le cas de Noureddine Bensouda, trésorier général du royaume (TGR). Il faut dire que Bensouda est le maître d'oeuvre de cet événement.

A en juger par son interview sur les colonnes de L'Economiste à paraître ce lundi 16 septembre, le TGR interpelle, sans le nommer, le gouvernement Benkirane sur l'urgence de la réforme des finances publiques. Dans ses interventions, il a appelé à "assurer une meilleure cohérence entre le discours et l'action". Le premier a être visé n'est autre que l'Exécutif dirigé par le PJD. C'est d'ailleurs la première sortie du TGR après "l'affaire des primes". Une affaire déclenchée par les parlementaires du parti de la lampe. A aucun moment, ce sujet n'est abordé dans l'entretien qu'il a accordé à L'Economiste.

Qu'attend le gouvernement ?

Toujours est-il que, en soulignant qu'il ne sait pas ce que le gouvernement est en train de décider en ce qui concerne l'avis à tiers détenteur (ATD) -Benkirane avait annoncé le retrait des ATD du code de recouvrement lors des dernières assises de la fiscalité-, cela veut dire tout simplement que l'Exécutif fait preuve de légèreté dans la gestion de plusieurs dossiers urgents, sachant, comme le précise Bensouda, que l'Etat recouvre à peine 40% de ses créances, alors qu'en France, le taux de recouvrement est de 95%. Le TGR explique à L'Economiste qu'il a remis au gouvernement toutes les informations nécessaires sur l'application des ATD. Et de préciser que "cette technique, qui existe dans tous les pays du monde, permet le recouvrement des créances publiques auprès des contribuables qui n'ont pas payé depuis longtemps".

A en croire Bensouda, le montant d'impayés en taxes et redevances diverses est de l'ordre de 66 milliards de dhs, soit 8% du PIB. Le chiffre donne des sueurs froides. Comment rectifier le tir ? La balle est dans le camp des politiques, à en juger par les propos de Bensouda. Si un travail est en cours au niveau de la trésorerie générale du royaume pour "identifier et récupérer le maximum de ce qui peut l'être", "le reste ne relève pas de mon domaine de compétence", s'est contenté de préciser Bensouda. Autrement dit, c'est au gouvernement d'agir, et vite !

Par Le360
Le 16/09/2013 à 08h00