Le revers des IDE: dividendes, redevances et coûts cachés pour l’économie marocaine

Les investissements directs étrangers.

Revue de presseLes investissements directs étrangers irriguent l’économie marocaine en capitaux et en expertise, mais leur revers est moins visible: des transferts massifs de devises sous forme de dividendes, redevances et frais divers. En 2024, près de 26 milliards de dirhams ont quitté le Royaume au titre de la rémunération des IDE, révélant le coût caché de cette manne. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 11/09/2025 à 21h38

Présentés comme un levier de croissance et de structuration de l’économie, les investissements directs étrangers (IDE) génèrent aussi des sorties massives de devises. Derrière les chiffres flatteurs des entrées de capitaux, se cache un coût financier croissant lié aux dividendes, aux redevances et à une galaxie de frais souvent contestés par l’administration, écrit le quotidien Les Inspirations Eco.

Les IDE restent l’un des piliers du développement économique du Maroc. Ils apportent capitaux, expertise et emplois. Mais leur contrepartie est moins visible: un flux permanent de transferts financiers vers l’étranger, qui pèse sur la balance des paiements.

Selon les données de l’Office des changes, reprises par Les Inspirations Eco, les dividendes constituent la principale source de sorties de devises. En 2024, les transferts au titre de dividendes ont atteint 17,5 milliards de dirhams, contre 14,6 MMDH l’année précédente. Les plus gros émetteurs sont les multinationales installées dans les zones d’accélération industrielle, les chaînes hôtelières internationales et les opérateurs télécoms.

Le coût des IDE ne se limite pas aux dividendes. En 2024, l’ensemble des dépenses liées à la rémunération des investissements étrangers a représenté 25,95 MMDH, lit-on. À côté des dividendes, on retrouve un large éventail de frais: droits de licence, brevets, redevances de marketing, frais de siège, développement de produits, systèmes d’information, assistance technique, etc.

Cette dernière rubrique, particulièrement sensible, recouvre aussi bien des prestations réelles que des transferts de bénéfices déguisés vers les maisons-mères. Elle fait donc l’objet d’une vigilance accrue de la part de l’administration fiscale et de l’Office des changes, souligne Les Inspirations Eco.

En termes de stock d’IDE, la France reste le premier investisseur étranger au Maroc avec 137,7 MMDH (28% du total). Elle est suivie par les Émirats Arabes Unis (95,8 MMDH) et l’Espagne (44,7 MMDH, 9%). À elles trois, ces puissances concentrent 56% de l’encours total des IDE.

Les frais d’assistance technique, souvent considérés comme un «fourre-tout» par l’administration, cristallisent les tensions. Depuis 2017, la Direction générale des impôts (DGI) et l’Office des changes ont renforcé leur coordination pour débusquer les irrégularités. Désormais, un rejet de déductibilité d’une dépense par la DGI peut entraîner un redressement parallèle de l’Office des changes, assorti de pénalités.

Une double peine épinglée par les fiscalistes, qui la jugent contre-productive. Mais pour les autorités, elle reste un outil de dissuasion face aux pratiques abusives.

Par La Rédaction
Le 11/09/2025 à 21h38