Le message fort de Abdellatif Jouahri à la classe politique

Abdellatif  Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib.

Abdellatif  Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. . DR

Plus de trois mois après son clash avec Mustapha Ramid, ministre d'Etat, autour de l’horizon de viabilité des politiques publiques, le wali de Bank Al-Maghrib appelle les politiques à se remettre en question en dehors des exercices réguliers des lois de finances et des échéances électorales.

Le 19/02/2019 à 14h32

Dans certains pays, c’est à l’occasion de l’élaboration de visions stratégiques de long terme que des débats ont lieu, aussi bien sur les objectifs à atteindre que sur les moyens de les réaliser.

«Cette remise en question devrait être instaurée comme une exigence permanente dans le processus d’élaboration de la politique publique sur la base d’évaluations neutres et objectives. C’est de cette manière que le pays pourra redonner crédibilité à l’action publique et aux institutions politiques», affirme ainsi le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, qui s'est exprimé ce mardi à Rabat, lors de la rencontre «The Euromoney Morocco Conference», sous le thème «construire un nouveau paradigme économique».

Avec le questionnement régulier de ses choix, la persévérance et le courage dans la poursuite des réformes structurelles, le renforcement de la bonne gouvernance aux différents échelons de l’administration, la consolidation des équilibres fondamentaux et l’amélioration de la résilience de l’économie, le pays préserve toutes ses chances de pouvoir réaliser son ambition de l’émergence, a ajouté celui qui préside aux destinées de la banque centrale du royaume.

L’objectif final, a-t-il indiqué, est de pouvoir répondre aux aspirations de sa population et en particulier de sa jeunesse, de réduire les inégalités et de renforcer la cohésion sociale.

Partageant quelques idées autour de la remise en question du modèle de développement marocain, Abdellatif Jouahri n’a pas manqué de souligner une certaine décélération de la croissance et de la création d’emploi, ainsi qu’une résistance à la baisse des inégalités au cours des cinq dernières années.

Cette situation, a observé le wali, «est amplifiée par les réseaux sociaux, dans la perception de la population qui exprime parfois une certaine défiance à l’égard de la classe politique et des corps intermédiaires».

Par Wadie El Mouden
Le 19/02/2019 à 14h32