À l’issue des consultations du conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) au Maroc, les administrateurs de l’institution financière ont salué la «réponse politique très forte» des autorités marocaines, qui a permis d’atténuer l’impact social et économique des récents chocs négatifs liés à la guerre en Ukraine et à la sécheresse.
«Les risques pesant sur les perspectives économiques sont orientés à la baisse. La poursuite de politiques vigoureuses et une mise en œuvre rapide des réformes permettront de soutenir l’activité économique à l’avenir», indique le FMI dans un communiqué.
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L’institution de Bretton Woods considère ainsi que la Loi de finances 2023 a permis d’établir «un équilibre entre la nécessité de réduire le déficit, d’atténuer l’impact social et économique des chocs et de financer les réformes structurelles». Elle salue aussi l’amélioration du cadre de surveillance et de réglementation financière, qui devrait «favoriser le progrès vers la sortie de la liste grise du GAFI».
Les administrateurs du FMI ont également mis en avant l’engagement du Maroc à mettre en œuvre des réformes structurelles globales. «La réforme des systèmes de protection sociale, de santé et d’éducation permettrait d’améliorer l’équité et la qualité de l’accès, de mieux cibler les dépenses et de soutenir le capital humain à long terme», souligne le communiqué du Fonds.
Pour ce qui est des projections, le FMI table sur une croissance de 3% du PIB national en 2023, portée notamment par un rebond de l’activité agricole et ses retombées sur le reste de l’économie. L’inflation devrait, quant à elle, prendre un trend baissier pour se situer aux alentours de 4% en 2023, «à mesure que le choc des prix des matières premières se dissipe progressivement et l’orientation monétaire devient moins accommodante».
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D’autre part, le déficit du compte courant devrait se rapprocher de sa norme, soit environ 3% du PIB à moyen terme, sous l’effet des «réformes structurelles», souligne l’institution financière internationale. Les analystes du FMI notent par ailleurs que les projections de base sont «entachées d’une incertitude exceptionnellement élevée, principalement liée à la dégradation de la situation mondiale et à des retombées plus importantes de la guerre de la Russie en Ukraine».
Dans son communiqué, le FMI note que malgré l’augmentation des dépenses courantes due à l’augmentation des subventions et à d’autres mesures publiques qui ont atténué l’impact économique des chocs, le déficit budgétaire global devrait chuter en 2022, relevant à cet égard «la bonne performance» à la fois des recettes fiscales et non fiscales.