L’agriculture par temps de sécheresse: l’avenir est dans le câprier

Avec 31.000 hectares cultivés, une production annuelle de 24.000 tonnes dont 71 % destinés à l’export, le câprier s’impose comme une culture d’avenir au Maroc

Revue de presseAvec 31.000 hectares cultivés et une production annuelle de 24.000 tonnes dont 71 % destinées à l’export, le câprier s’impose comme une culture d’avenir au Maroc. À Safi, la 7ᵉ Foire nationale du câprier a mis en lumière cette filière résiliente qui génère plus de 3 millions de journées de travail chaque année et pourrait bien devenir un levier majeur pour diversifier les revenus ruraux face aux défis climatiques. Cet article est une revue de presse tirée du magazine Finances News Hebdo.

Le 15/07/2025 à 18h50

La ville de Safi a accueilli récemment la 7ᵉ édition de la Foire nationale du câprier, un rendez-vous devenu incontournable pour les acteurs de cette filière agricole encore méconnue du grand public.

L’événement a permis de braquer les projecteurs sur les atouts insoupçonnés de cette culture résiliente et sur ses perspectives de développement dans un contexte marqué par la raréfaction des ressources en eau, indique le magazine Finances News Hebdo.

Résistant à la sécheresse et peu exigeant en intrants, le câprier s’impose progressivement comme une alternative crédible aux cultures traditionnelles à faible valeur ajoutée, à l’instar du blé.

À l’échelle nationale, la filière représente aujourd’hui quelque 31.000 hectares de surfaces cultivées, pour une production annuelle moyenne estimée à 24.000 tonnes.

Près de 71% de cette récolte prend le chemin de l’export, vers une quinzaine de destinations à travers le monde, souligne l’hebdomadaire.

Avec 41% des surfaces et de la production nationale, la région de Marrakech-Safi se positionne en chef de file.

«La culture du câprier s’adapte parfaitement aux zones arides et semi-arides du Royaume. Elle peut donner de bons rendements avec à peine 300 mm de pluie par an, bien en dessous de la moyenne nationale», souligne Mohamed Filali, conseiller agricole, cité par Finances News.

Sur le plan économique, le câprier s’avère plus rentable que certaines céréales. Le rendement net à l’hectare oscille entre 20.000 et 30.000 dirhams dans les zones bour, dépassant largement celui du blé.

À cela, s’ajoute son impact social. La filière génère près de trois millions de journées de travail par an, notamment durant les récoltes, offrant ainsi une source de revenus précieuse pour les populations rurales.

Robuste et peu sensible aux maladies, le câprier présente d’autres atouts, lit-on.

Ses boutons floraux, plus connus sous le nom de câpres, sont prisés en gastronomie, tandis que ses racines, son écorce et ses fleurs trouvent leur place dans la pharmacopée traditionnelle.

«Outre ses qualités gustatives, le câprier recèle un potentiel thérapeutique pour traiter diverses pathologies. Il y a là un axe de développement à explorer, notamment pour une intégration dans l’industrie pharmaceutique», plaide Filali.

Les usages ne s’arrêtent pas là! En effet, dans la cosmétologie, des extraits de racines sont utilisés pour traiter la chute de cheveux ou apaiser certaines irritations cutanées.

Dans les potagers, l’odeur de la plante aurait même la vertu de repousser les rongeurs, dont les taupes, écrit-on encore.

Portée par la stratégie Génération Green, la filière du câprier connaît un nouvel élan. Les autorités et les professionnels misent sur une extension de plus de 4.000 hectares supplémentaires et sur la création de plus de 120 coopératives.

«Le regroupement des producteurs en coopératives est essentiel pour mutualiser les moyens, améliorer les pratiques culturales et garantir un meilleur accès aux marchés, y compris à l’export», insiste Filali, au micro de Finances News Hebdo.

Cette dynamique devrait également permettre de mieux valoriser ce produit du terroir, lui conférant une valeur ajoutée accrue au profit des agriculteurs et des transformateurs locaux.

Pour Safi et sa région, le câprier pourrait bien être l’une des clés pour conjuguer résilience agricole et développement socio-économique durable.

Par La rédaction
Le 15/07/2025 à 18h50