A un moment où on insiste sur l’impératif de réduire le budget de fonctionnement et la masse salariale des fonctionnaires de l’administration publique marocaine, l’on s’aperçoit que cette dernière plonge dans une gabegie budgétaire qui en dit long sur la gestion financière des deniers publics.
Le ministre de la fonction publique et de la modernisation de l’administration, Mohamed Moubdii, a ainsi révélé des vérités choquantes sur la réalité de l’administration marocaine.
Dans son édition du 13 novembre, le journal arabophone Akhbar Al Yaoum rapporte que le ministre, qui s’exprimait lors de la 5ème étape du forum national sur la modernisation de l’administration à Laâyoune, a appelé haut et fort à «affranchir l’administration de la situation actuelle».
Selon la publication, Moubdii a fait savoir que son département se préparait à mettre en place une stratégie nationale pour la modernisation de l’administration en vue de «mettre un terme à l’économie de la rente», ajoutant que plusieurs administrations marocaines disposent d’un effectif bien étoffé mais qui ne travaille pas, alors que d’autres, par contre, comptent un personnel bien réduit mais remplissant une multitude de tâches.
Evoquant le phénomène des fonctionnaires fantômes, le ministre haraki a relevé que «des fonctionnaires déjà décédés perçoivent leur salaire et que d’autres vivant à l’étranger se voient servir leurs émoluments».
Sur un autre registre, Moubdii a annoncé le recours prochain à un nouveau système de contrat en remplacement des Contrats à durée déterminée (CDD), promettant des mesures incitatives pour les fonctionnaires en vertu du principe «à travail égal, salaire égal», ajoute Akhbar Al Yaoum.
La gendarmerie royale n’est pas en reste
Titrant en gros «La gendarmerie dépense un budget colossal sur des masques qu’il n’utilise pas», le quotidien Assabah se fait l’écho d’un rapport sur les services de l’Etat dotés d’une autonomie financière.
Le document révèle que les dépenses de l’unité de la gendarmerie royale de fabrication des masques «s’élèvent à des millions de dirhams pour l’acquisition de masques «FFP2» qui ne sont pas utilisés». Les éléments de la gendarmerie royale chargés d’organiser et de fluidifier la circulation «utilisent rarement ces masques qui protègent des effets négatifs de la pollution des camions et des gaz toxiques associés», constate la publication, citant le rapport.
Le document, poursuit le journal, relève que le budget de ce service, ayant pour ordonnateur l’administration de la défense nationale, se chiffre à 2 millions 474 mille DH au cours de cette années, un montant resté inchangé par rapport à l’année écoulée, après avoir fait l’objet d’une coupe budgétaire une année auparavant.
L’unité de la gendarmerie chargée de la fabrication des masques cherche toujours à séduire de nouveaux clients pour parvenir à réaliser les objectifs stratégiques fixés pour cette année. Il s’agit bel et bien de la fabrication de 500.000 masques de respiration et de 1,5 million de masques chirurgicaux, croit savoir Assabah.
Comment se fait-il que des montants aussi exorbitants soient dépensés pour rien? Et Comment se fait-il qu’aucune discussion n’ait eu lieu au parlement, censé représenter le peuple marocain, quant à ce gaspillage de l’argent public? Ceci montre clairement que les trous budgétaires qui foisonnent de toute part demeurent toujours incontrôlables.