Dans sa publication de ce mercredi, Les Inspirations Eco s’intéresse au train de vie de l’Etat. Le quotidien nous apprend ainsi qu’à moins de dix jours de la fin de l’exercice budgétaire, il faudra plus qu’un petit miracle pour rester dans l’objectif de la prévision du déficit, soit 6,3% du PIB. Le journal indique que le tableau de bord du ministère de l’Economie et des Finances, à fin novembre, laisse apparaître que les finances publiques devraient encore longtemps rester positives à la Covid-19, sans pour autant susciter de préoccupation particulière.
En dépit des rentrées d’impôts à fin novembre, dopées par la forte hausse des droits d’importation et de la TVA sur les produits pétroliers et le gaz à l’import, la pression des dépenses, notamment celles liées aux charges de fonctionnement et aux prestations sociales et à l’éducation, demeure forte. «Hors privatisation, le déficit budgétaire s’établirait, cette année, à 6,9% du PIB, avant de s’atténuer à 6,3% en 2022 puis à 5,8% en 2023. Cette trajectoire pourrait être compromise si les incertitudes actuelles, liées à la pandémie, ne se dissipent pas, ne serait-ce que partiellement», apprend-on.
Les Inspirations Eco souligne que la stabilisation des dépenses publiques continue de se heurter à l’augmentation des charges du personnel qui marquent une hausse de 7,4 milliards de dirhams sur un an et une variation de 7,9%, générée par les rappels et l’imputation de la troisième tranche de la valorisation salariale concédée aux syndicats des fonctionnaires en 2019. Ainsi, cette charge récurrente pèsera désormais sur le budget, charge à laquelle il faudra ajouter l’augmentation structurelle de 2 milliards de dirhams par an due à l’avancement statutaire des agents publics.
«Plus étonnant, en revanche, le train de vie de l’administration publique, dont les dépenses s’envolent de 4,5 milliards de dirhams malgré les engagements de différents ministres des Finances pour en réduire la voilure», explique le journal, ajoutant que toutes ces petites choses qui assurent le confort dans les administrations ont encore de beaux jours devant elles. Le quotidien relativise en soulignant qu’à la décharge du gouvernement, l’embrasement du cours du gaz butane a fait exploser les dépenses de compensation de 5,7 milliards de dirhams.
Sur un autre plan, Les Inspirations Eco fait remarquer qu’à fin novembre, les rentrées d’impôts étaient en hausse de 10,4%, même s’il faut relativiser, dans la mesure où 2020 ne pouvait pas être prise pour une année de référence en raison de l’arrêt de l’activité économique dû au confinement du 1er trimestre. On note, par ailleurs, que le contrôle fiscal et les deux opérations de régulation spontanée ont respectivement rapporté 1,3 milliard de dirhams et 836 millions de dirhams de plus comparé au rendement de 2020.