Même si elle est inquiétante, la baisse du crédit bancaire, en 2017, laisse toutefois apparaître une bonne tendance au niveau des ménages. Dans son édition du jour, L’Economiste constate que c’est cette catégorie de clientèle qui soutient la croissance des crédits et assure les bénéfices des banques. La demande des ménages se traduit ainsi par une légère hausse de 0,5%, entre décembre et janvier, des prêts aux particuliers et MRE qui atteignent 265 milliards de DH. Cette progression a été constatée au niveau de tous les produits et notamment l'encours des comptes débiteurs (+4,4% d'un mois à l'autre). Or, ce n’est pas forcément une bonne nouvelle puisque cette évolution renseigne sur les difficultés financières des ménages. Le HCP vient d’ailleurs de tirer la sonnette d’alarme quant à leur niveau d’endettement généralement alourdi par la cherté des biens, notamment immobiliers. D’ailleurs, leur portefeuille d’impayés s'est détérioré d'un mois à l'autre avec une hausse de 2,7% des créances en souffrance à 18 milliards de DH.
Plus globalement, la méforme du rythme de croissance du crédit en ce début 2017 (-2,3% à 799 milliards de DH) est, en grande partie, attribuable à la baisse de 8% des opérations avec les sociétés financières. La régression est moins importante (-1%) pour l'encours des prêts au secteur privé dont les évolutions varient toutefois selon la catégorie de clientèle. Les crédits octroyés aux entreprises privées ont, d’ailleurs, cédé 2,5% avec un repli de 1,6% des crédits d'investissement. Il faut dire que les investisseurs manquent de visibilité.
A la hausse des délais de paiement et la baisse des carnets de commande, s’ajoute l’absence de gouvernement. En dépit de ce contexte, les créances en souffrance des entreprises ressortent paradoxalement en baisse de 0,1%, diminuant de 33 millions de DH. Cela reste, cependant, insignifiant face aux 38 milliards de DH d'impayés du système bancaire.