Les lacunes des espaces d’accueil industriels sont innombrables. Se basant sur le rapport de la Cour des Comptes, L’Economiste affirme, dans son édition du 30 août, que les 109 EAI de 8.659 hectares de superficie que compte le pays sont insuffisants. Ils sont ainsi inférieurs à ceux que comptent la Tunisie et la Turquie. Des faits que le ministère réfute, note le journal. Pour la tutelle, la comparaison faite pas les magistrats de la Cour des Comptes n’est pas exhaustive et devrait prendre en compte de nombreux paramètres comme les budgets qui leur sont dédiés, le taux de valorisation, le chiffre d'affaires… Autre remarque de la Cour des comptes: la concentration des EAI sur l'axe Kenitra-Casablanca, ce qui crée un déséquilibre sur le plan régional. En effet, Casablanca-Settat dispose à elle seule de 22 espaces et Rabat-Kénitra en compte 20, alors que Fès-Meknès en a 17. Le journal relève aussi un problème de connectivité. C’est particulièrement le cas au niveau des plateformes industrielles intégrées (P2I) qui sont, pour certaines, éloignées de plusieurs centaines de kilomètres, comme pour Kenitra Automotive City. Le plus grave reste le manque de compétitivité de ces plateformes en matière d’incitation à l'investissement et d'offres de services. Il y a un manque d’incitations fiscales, contrairement à la Turquie et la Tunisie. Et, lorsqu’elles existent, elles sont bien inférieures à celles que ces pays proposent. Même les aides ou subventions qu’accorde le pays sont en-deçà que celles accordées en Tunisie et en Turquie. Pire, l’état ne contribue pas, contrairement à la Tunisie et à la Turquie, au crédit bancaire des opérateurs industriels.
Par Rachid Al Arbi
Le 29/08/2018 à 22h59