La chasse, une passion qui vaut de l’or: près d’un milliard de dirhams par an au Maroc

Abderrahim Houmy, directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts. (Y.Mannan/Le360)

Le 28/09/2024 à 19h10

VidéoLa nouvelle saison de la chasse s’ouvre au Maroc le 3 octobre prochain. Ce secteur de loisirs, qui compte plus de 68.000 pratiquants, génère annuellement un milliard de dirhams. Rencontre autour du sujet avec Abderrahim Houmy, directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts.

«La chasse au Maroc est un secteur en pleine restructuration. Il compte plus de 68.000 chasseurs actifs, regroupés au sein de plus de 1.600 associations structurées», indique d’emblée Abderrahim Houmy, directeur général de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF). Ces milliers de pratiquants ont pour «terrains de jeu» différentes étendues à travers le Maroc, étalées sur une superficie totale dépassant les 4 millions d’hectares.

Le secteur bénéficie aussi du dynamisme de quelque 124 de sociétés de chasse touristiques, «dont le nombre a connu une augmentation rapide ces dernières années, au bénéfice du tourisme en général, et du monde rural», explique notre interlocuteur. «Chaque année, la chasse génère près d’un milliard de dirhams pour l’économie nationale», ajoute-t-il.

Et d’évoquer, avec un enthousiasme non dissimulé, les préparatifs de la nouvelle saison de chasse. Ceux-ci débuteront par le peuplement des zones de chasse, avec le lâchage dans la nature, le 6 octobre prochain, «de plus de 100.000 perdreaux».

Dans ce cadre, l’ANEF a pour partenaires le ministère de l’Intérieur, la Gendarmerie royale, la Sûreté nationale et nombre d’associations locales régionales et nationales, dont la Fédération royale marocaine de chasse «qui joue un rôle d’encadrant», détaille Abderrahim Houmy. La saison de chasse 2024-2025 a pour thème la lutte contre le braconnage, une manière de signifier que l’Agence comme ses partenaires, dont le département de la Justice, poursuivront leurs efforts pour «endiguer ce véritable fléau», affirme-t-il.

Outre le braconnage, le directeur général de l’ANEF regrette de voir des chasseurs ne pas respecter les calendriers de chasse, rappelant qu’il s’agit d’un délit sévèrement puni par la loi. Dans le même sens, il relève la violation de l’interdiction de chasser certaines espèces animales, citant à titre exemple les gazelles, les mouflons et diverses familles d’oiseaux. «Nous allons accentuer les campagnes de sensibilisation, et faire en sorte qu’il y ait plus de rigueur et de sévérité dans l’application de la loi», prévient-il.

Abderrahim Houmy conclut en évoquant les différentes actions entreprises par l’ANEF pour le développent du secteur de la chasse. Il cite surtout la mise en place d’une plateforme qui permettra aux chasseurs de communiquer et d’interagir avec l’Agence autour de tout ce qui touche à la pratique de cette activité, dont la régularisation de leur situation et leur implication dans les stages de formation.

Par Mohamed Chakir Alaoui et Yassine Mannan
Le 28/09/2024 à 19h10