Le Maroc a réalisé quelques avancées en 2017, mais le rythme du progrès reste en deçà des attentes. «L’activité non agricole étant lente et malgré les incitations accordées et l’effort de la dépense publique, l’investissement privé reste limité, réduisant ainsi les chances d’une reprise rapide de la croissance et de l’emploi», peut-on lire dans le communiqué diffusé par Bank Al-Maghrib à l’occasion de la présentation du rapport annuel devant le roi Mohammed VI, ce dimanche 29 juillet à Al Hoceima.
Pour Abdellatif Jouahri, le Maroc a besoin non seulement de poursuivre et d’élargir les réformes, mais également et surtout de réussir leur mise en œuvre et de les parachever dans les délais impartis. C’est le cas de la réforme du système d’éducation et de formation, dont la déclinaison, prévient le wali, tarde à prendre forme trois ans après l’adoption de la vision stratégique 2030. Il en est de même pour le Plan national de promotion de l’emploi qui, aux yeux de Jouahri, nécessite des mesures concrètes pour atteindre les objectifs ambitieux qu’il s’est fixé.
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S’agissant de la réforme de la compensation, le wali insiste pour qu’elle soit parachevée et «généralisée» dans le cadre d’une politique plus globale axée à la fois sur l’instauration de la «réalité des prix et sur le soutien aux ménages les plus démunis». Pour cela, la mise en place d’un système de ciblage de la population devient urgente, d’autant plus que plusieurs programmes sociaux font face à de fortes contraintes financières qui menacent leur viabilité, poursuit Jouahri, allusion ici faite au régime du Ramed, entre autres.
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De même, concernant les régimes de retraite, Jouahri pointe du doigt le rythme d’épuisement des ressources de la Caisse marocaine des retraites, ce qui, à ses yeux, rend urgent la finalisation du processus de réforme entamé en 2016 de manière à assurer la pérennité de ces régimes.
Globalement, le wali de Bank Al-Maghrib appelle à une mobilisation générale. Le Maroc, a-t-il affirmé, a besoin d’un véritable sursaut pour instaurer un climat favorable et remettre l’économie sur un sentier plus élevé de croissance et de création d’emploi.