Le fisc a lancé la traque aux fraudeurs à l’IR professionnel. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte ainsi que l’administration fiscale a durci son dispositif de contrôle vis-à-vis des professions libérales.
Si cette accentuation des contrôles en effraye plus d'un, elle est néanmoins bienvenue puisqu’il s’agit d’un juste retour à la normale dans le traitement des contribuables. Concrètement, les inspecteurs des Impôts pourront lancer des vérifications même chez les entreprises qui réalisent de faibles chiffres d’affaires. Celles-ci ne se conforment généralement pas aux règles fiscales. Pour celles qui ont été contrôlées, le montant de l’impôt a par ailleurs été jugé trop important par rapport à la capacité ou à la nature de l’activité.
L’Economiste constate que la minoration de l’IR, impossible pour les salariés et les fonctionnaires, est courante pour ce qui est des commerçants, coiffeurs, médecins, avocats, qui font payer en liquide leurs prestations ou leurs ventes. De fait, ils paient bien moins d’impôts que les salariés et les fonctionnaires. De quoi crier à l’injustice. Le journal donne l’exemple des médecins, dont la contribution moyenne de 53% ne dépasse pas 12.000 dirhams. Un comble. De plus, cette situation perdure depuis plusieurs années. D’ailleurs, 49% des recettes de l’IR émanent des salariés du privé, 27% sont issues des agents de l’Etat et collectivités territoriales, tandis qu'à peine 11% viennent des professionnels.
A peine 77.330 contribuables se sont acquittés de l’IR, l’an dernier, sur un total de 500.000 professionnels. En plus des petits commerces et des professions libérales, les visites du fisc concernent les entreprises en déficit chronique. Elles sont 140.000 dans ce cas, soit 68% de celles qui tiennent une comptabilité complète et sont soumises à l’IR professionnel.