Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaâ a affirmé que le gouvernement accorde une importance majeure à la performance de l’investissement public et à son impact réel sur la croissance économique, la création d’emplois et l’équité territoriale. Cette orientation s’inscrit dans le cadre des Hautes Orientations Royales appelant à un passage d’une logique quantitative à une logique qualitative dans la gestion de l’investissement public.
«Cette position a été exprimée dans la réponse du ministre délégué chargé du Budget à une question de Driss Sentissi, président du groupe parlementaire du Mouvement populaire», précise le quotidien L’Économiste dans son édition du mardi 16 décembre. Selon le ministre, «les études sectorielles montrent que l’investissement public a contribué de manière significative au renforcement des infrastructures de base, notamment les routes, les ports, les aéroports, ainsi que les réseaux d’eau et d’électricité. Ces réalisations ont permis d’améliorer l’attractivité du territoire national pour l’investissement privé et de favoriser la création d’emplois directs et indirects, en particulier dans les secteurs industriel, énergétique, touristique et agricole».
La dimension territoriale est également intégrée dans l’évaluation des investissements publics à travers le suivi de leur répartition spatiale, avec pour objectif de garantir une meilleure équité entre les régions, notamment les moins favorisées. Dans ce cadre, plusieurs mécanismes institutionnels et techniques ont été mis en place pour évaluer l’impact des investissements publics, en lien avec la mise en œuvre de la Charte de l’investissement.
Le ministère des Finances travaille ainsi au développement d’une nouvelle approche d’évaluation fondée sur l’analyse de la rentabilité économique et sociale des projets avant leur programmation. Cette démarche prévoit l’adoption d’indicateurs de performance liés à la croissance, à l’emploi, à l’impact environnemental et à l’équité territoriale. Elle intègre également le critère de performance dans l’allocation budgétaire, à travers la contractualisation avec les établissements et entreprises publics, le lien entre le financement et l’atteinte des résultats, ainsi que le renforcement de l’évaluation a posteriori au moyen de rapports périodiques sur l’exécution des grands projets et leur impact sur le développement territorial. L’objectif est de passer d’une logique de dépense publique à celle d’un investissement productif, garantissant une utilisation optimale des ressources financières de l’État.
Le ministre a rappelé que l’investissement public constitue l’une des priorités du gouvernement en raison de son rôle central dans le développement économique et social du pays. «Les crédits qui lui sont consacrés sont passés de 90 milliards de dirhams en 2007 à 340 milliards de dirhams en 2025, et devraient atteindre 380 milliards de dirhams en 2026», écrit L’Économiste. Cette enveloppe se répartit entre 179,7 milliards de dirhams destinés aux établissements et entreprises publics, 132,8 milliards de dirhams au titre du budget général, des comptes spéciaux du Trésor et des services de l’État gérés de manière autonome, 45 milliards de dirhams pour le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, et 22,5 milliards de dirhams au profit des collectivités territoriales.
Cet effort a permis des avancées notables dans la réalisation des grands chantiers d’infrastructures et la mise en œuvre des stratégies sectorielles, tout en améliorant l’accès aux services de base et en contribuant à la réduction des disparités sociales et territoriales.
Le ministre a également évoqué le rôle de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État et de suivi de la performance des établissements et entreprises publics. Celle-ci œuvre à la mise en œuvre de la politique actionnariale de l’État, visant à renforcer l’implication des EEP, notamment dans les secteurs bancaire, financier et de l’investissement, dans le financement des projets régionaux, tout en favorisant la complémentarité avec le secteur privé. Cette approche prévoit un positionnement prioritaire de la participation publique dans les activités difficilement accessibles au secteur privé, tout en ouvrant davantage ces entreprises à l’expertise et aux ressources privées afin d’accélérer la réalisation de projets au bénéfice des citoyens.
Parallèlement, souligne L’Économiste, «une attention particulière est accordée au soutien de l’investissement privé afin de renforcer sa contribution au développement et de réduire les disparités territoriales. L’objectif est de porter la part de l’investissement privé à deux tiers de l’investissement national à l’horizon 2035, contre un tiers actuellement, à travers la poursuite de la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement».








