Le Maroc est-il sur la bonne voie pour le développement de son secteur industriel? Une question qui s’impose face aux objectifs important du plan d’accélération industrielle visant à créer 500.000 emplois. Le conseil économique, social et environnemental (CESE), s’est penché sur l’analyse de ce secteur stratégique et a livré un rapport de 116 pages où il présente une nouvelle vision du développement industriel du Maroc, révèle le magazine Telquel dans son édition du 12 au 18 janvier.
L’Hebdomadaire, qui a pu consulter le rapport en avant-première, explique que le CESE a dressé une nouvelle stratégie qui rompt avec les plans conduits ces 15 dernières années. «La mise en place de stratégies sectorielles, si elles ont permis d’induire une dynamique économique et sociale dans certains cas, manquent toutefois de cohérence dans le cadre d’une vision économique globale, ce qui constitue un frein à leur mise en œuvre effective» est- il précisé dans le rapport.
Telquel souligne que le CESE appelle à un nouveau paradigme prenant en considération la quatrième révolution industrielle «qui rend obsolète le plan d’accélération industrielle (PAI)». Selon les rédacteurs du rapport, le PAI se base sur le coût de production pour attirer les industriels, alors que l’industrie 4.0, elle, change la donne car elle se base sur l’intelligence artificielle, le Big Data, l’impression 3D… «La capacité d’innover à un rythme accéléré sera le facteur le plus important pour différencier le succès des pays et des entreprises», ajoute Telquel qui estime que le Maroc a manqué un train est en marche. Mais, à en croire le CESE, tout n’est pas perdu. Il trace une vision en rupture pour permettre au Maroc et à son économie de résister à ces changements de fonds. Première proposition du CESE, la création d’un conseil national de l’industrie qui consituera un centre de réflexion et de pilotage de la politique industrielle du pays. L’AMDIE doit évoluer selon la vision du CESE, pour prendre en charge l’investissement industriel et non industriel en s’appuyant sur des CRI nouvelle génération.
Telquel précise que le CESE recommande un travail en profondeur sur le volet de l’emploi, «de l’éducation et la recherche à la formation professionnelle en passant par le statut des organisations syndicales et la réglementation du travail qui doit être dépoussiérée». En effet, le conseil préconise de faire évoluer le code du travail pour qu’il soit plus flexible et adapté à la nature de l’emploi et d'activités en évolution.