Dans une sortie médiatique sans précédent, Mohamed Najib Boulif, ministre des Affaires générales, s'est livré à une vraie diatribe contre le Haut-commissaire au plan (HCP), Ahmed Lahlimi, après la publication d'une étude sur l'impact de l'indexation des prix des produits pétroliers liquides sur les autres produits.
Le journal Al Massae a paraître ce vendredi 20 septembre fait part du mécontentement du ministre qui voit dans la publication de l'étude un geste politique. Boulif a ainsi rappelé que la première hausse des carburants a aussitôt été suivie de l'élaboration par le HCP d'une étude similaire.
Aujourd'hui, note le ministre PJDiste, "une nouvelle étude faite par le même organisme a été rendue publique au lendemain de la mise en oeuvre du système de l'indexation". "Nous nous interrogeons sur la sincérité du Haut-commissaire quant à sa prompte compréhension des problèmes sociaux vu la rapidité de la publication cette étude", ajoute-t-il. Le ministre avance que son gouvernement souhaite que le Haut-commissaire au plan puisse "présenter des études sur les différentes décisions prises par le cabinet Benkirane avec la même vitesse".
Une sortie incompréhensible
Assabah rapporte, pour sa part, que Boulif a minimisé les menaces de certains milieux politiques et syndicaux après la hausse des produits pétroliers liquides. " Nous avons la capacité (PJD) de mobiliser dans une seule ville quelque 40.000 personnes", a ainsi déclaré le ministre en ajoutant que "la mesure d'indexation n'a suscité aucune opposition au sein du gouvernement, si ce n'est des remarques formulées sur sa date de mise en oeuvre". Akhbar El Yaoum a, de son côté, rapporté que le ministre PJDiste a expliqué les mesures d'accompagnement, soulignant que l'indexation "n'est qu'une étape vers la voie de la réforme de la Caisse de compensation". L'hebdomadaire Maghreb Al Yaoum abonde dans le même sens, estimant que "cette indexation aurait dû avoir un accueil positif si le gouvernement avait au préalable engagé un dialogue national".
La sortie de Boulif semble incompréhensible. Ne voudrait-il pas voir le HCP et Lahlimi applaudir à la décision de cette indexation? Le gouvernement est-il vraiment conscient qu'il ne défend pas le pouvoir d'achat des couches sociales les plus démunies? A sa décharge, tout autre gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, aurait opté pour la même mesure dans le but d'assurer un équilibre budgétaire dans une affaire qui est une affaire d'état.