Le régime ne date que de 2015, mais il donne déjà des signes d’asphyxie. L’indemnité pour perte d’emploi commence, en effet, à donner des signes d’essoufflement sur le plan financier, moins de quatre années après son lancement. Et pour cause. Les engagements financiers, ainsi que le nombre des bénéficiaires, ne cessent d’augmenter, rapporte le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 24 octobre.
Les chiffres officiels indiquent que le régime d’indemnité pour perte d’emploi, piloté par la CNSS, a déjà distribué des centaines de millions de dirhams. Le montant exact débloqué depuis le démarrage en 2015 et jusqu’à fin juin dernier a atteint les 700 millions de dirhams. Le nombre des bénéficiaires a, quant à lui, bondi pour s’établir, à la même date et depuis le lancement il y a pratiquement quatre années, à 54.118 demandeurs affiliés à la Caisse nationale de sécurité sociale. Selon les responsables proches du dossier, la situation serait pire sur le plan financier. Car l’accès à ces indemnités relève d’un véritable parcours du combattant, tant la procédure d’octroi est complexe et verrouillée.
Ainsi, non seulement les demandeurs doivent justifier de nombre de jours continus de déclaration à la CNSS (le salarié ayant perdu son emploi dans des circonstances indépendantes de sa volonté doit avoir cumulé 780 jours de déclaration de salaire pendant les trente-six derniers mois précédant la date de perte d’emploi, dont 260 jours durant les 12 derniers mois précédant cette date), mais ils sont tenus de prouver qu’ils sont réellement au chômage. Alors que le PV de constatation de l’inspecteur du travail ne semble pas suffire aux yeux des autorités, le demandeur doit obtenir un jugement de la justice, attestant qu’il est en situation de chômage, pour que son dossier soit enfin recevable. Cela dit, les responsables affirment que des mesures sont prises pour alléger la procédure au profit des demandeurs. Mais, alors que le gouvernement était en plein chantier pour «relifter» la procédure d’octroi du régime, voilà que la question de la pérennisation du financement commence à se poser avec acuité. Pour rappel, l’Etat avait mis à la disposition de la CNSS un fonds d’amorçage de 500 millions de dirhams étalé sur trois ans. Une première mise de 250 millions de dirhams avait été, dans ce sens, budgétisée dans le cadre de la loi de Finances 2015. En revanche, les 250 millions de dirhams qui devaient être versés sur deux tranches, à raison de 125 millions de dirhams par an, avaient pris énormément de retard.









