Importateurs, exportateurs: sortez couverts

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Revue de presseKiosque 360. Contre le risque de renchérissement des devises étrangères, les banques proposent une large gamme de produits. Les détails.

Le 23/03/2017 à 02h29

La réforme du régime de change vers une plus grande flexibilité suscite les appréhensions des opérateurs économiques. Les préoccupations concernent le risque de renchérissement des devises étrangères, la dépréciation du dirham et les probables fluctuations des cours des matières premières. Sont principalement concernés les produits énergétiques et les céréales, souligne l'Economiste dans son édition du 23 mars. Pour sensibiliser les opérateurs du commerce extérieur, BMCE Bank of Africa a organisé, mercredi 22 mars, dans le cadre de ses “matinales du marché de change”, une rencontre sur les importations de produits énergétiques face à l'évolution du marché de change marocain.

L'événement cible les transporteurs, les compagnies pétrolières et les distributeurs. L'événement coïncide avec l'ouverture du chantier de la réforme du régime de change qui consiste à élargir la bande de fluctuation du dirham par rapport aux devises étrangères, tout en gardant l'ancrage au panier euro (60%) et dollar (40%).D'où un risque de hausse de sa volatilité au-delà de la fourchette actuelle. Ce qui implique, selon des cadres de BMCE Bank of Africa, “un risque de change plus important pour les entreprises qui doivent adapter leur stratégie de couverture par rapport à ce changement et une hausse probable du coût de couverture, abstraction faite du produit concerné”. La volatilité représente aussi des opportunités d'optimisation et de gains de change puisqu'elle va dans le sens de la hausse comme de la baisse.

Face à ces paramètres, les opérateurs économiques disposent de trois options. La première concerne la non-couverture. Surtout lorsqu'un chef d'entreprise connaît suffisamment la tendance du marché, que la devise ne risque pas de changer et qu'il peut régler ses fournisseurs en temps opportun. “Mais cette stratégie n'est pas la meilleure”, prévient le management de la banque.

La deuxième option consiste à se couvrir de manière systématique. Elle concerne les opérateurs qui connaissent à l'avance l'évolution de leur marché sur une année et qui peuvent opter pour une couverture en vue de prévenir tout risque de retournement de situation.La troisième stratégie se décline à travers une couverture partielle. L'opérateur économique peut couvrir une partie de ses importations pour rester compétitif sur le marché.

Plusieurs instruments de couverture sont disponibles. Les premiers sont classiques et consistent à fixer à l'avance le prix auquel on compte s'approvisionner pendant une certaine durée et régler son fournisseur à la date d'échéance. La 2e catégorie d'outils, dits flexibles, concerne surtout les opérateurs qui réalisent des transactions avec le même fournisseur sur 6 mois. Ils peuvent fixer une enveloppe globale pour cette période pour conserver un même niveau de prix. Les banques proposent une autre catégorie d'instruments de couverture qui sont, en fait, du sur-mesure qui s'adresse principalement aux entreprises.

Par Fayçal Ismaili
Le 23/03/2017 à 02h29