Si généralement, le taux d’intérêt élevé était considéré comme un obstacle pour acquérir un bien immobilier, ce n’est plus le cas aujourd’hui. La baisse des taux a été tel point que «décrocher un prêt immobilier à un taux inférieur à 5% est devenu courant», souligne L'Economiste dans sa livraison du vendredi 22 juin. Pour preuve, «les acquéreurs pouvaient obtenir un taux de 4,8% en 2017».
Qu’est-ce qui explique cette baisse des taux immobiliers? Selon le quotidien économique, il y a d’abord la baisse des rendements des bons du Trésor qui servent de référence au calcul des taux immobiliers. Ensuite, il y a la concurrence intense entre les banques de la place sur le segment immobilier qui a contribué à tirer les taux vers le bas.
Cette situation intervient dans un environnement plutôt favorable avec la fin de la bulle immobilière et l’intense concurrence des promoteurs immobiliers sur presque tous les segments du marché. Conséquence, à défaut de baisser, les prix des biens immobiliers ont stagné.
Seulement, ce n’est pas encore le rush. Et pour cause, les prix, à cause de la bulle des années passées, restent à des niveaux encore élevés par rapport au pouvoir d'achat des citoyens. Du coup, l’encours des prêts immobiliers aux particuliers et MRE n’a progressé que de 3,4% à fin avril, en glissement annuel, pour s’établir à 196 milliards de dirhams.
Face à cette situation, les banquiers essayent de doper le marché à coup d’innovation en lançant des offres sur mesure. Ainsi, dans certains cas de remboursement par anticipation, certaines banques n’appliquent pas de pénalités.
Mais les taux étant bas, les acquéreurs essayent aussi de gagner sur d’autres points. Notamment, concernant l’assurance. «Les clients préfèrent la payer mensuellement sur le reste du capital dû, ce à quoi les banques se sont adaptées», souligne L’Economiste. En outre, les clients sont aussi devenus regardants sur les frais de gestion de compte, sachant qu’un crédit immobilier les lie pendant une longue durée à leur banque.
De même, de plus en plus d’acquéreurs souhaitent que la banque finance la totalité du bien acquis mais aussi les frais importants dont ceux du notaire. En clair, en plus du crédit immobilier, les clients souhaitent obtenir de leur banque un découvert ou un crédit à la consommation pour réaliser leur acquisition de logement en jouant sur la concurrence entre les banques.
Reste que les banquiers sont prudents et n’offrent les meilleures conditions de crédit qu’aux meilleurs profils de clients.