Hydrogène vert: le Maroc doit se positionner rapidement sur ce très prometteur marché, selon l’IRES

L’hydrogène vert est obtenu à partir des énergies renouvelables. (Photo d'illustration)

Le Maroc doit se positionner au plus vite sur le très prometteur marché international de l’hydrogène vert, recommande l’Institut royal des études stratégiques. En exploitant ses nombreux atouts, il peut jouer un rôle essentiel dans la transition énergétique mondiale, souligne-t-il.

Le 30/07/2024 à 19h16

Le Maroc, qui est précurseur en Afrique avec l’une des stratégies énergétiques les plus ambitieuses, doit se positionner rapidement sur un marché international de l’hydrogène vert en plein essor et structuration, notamment face à la concurrence sud-africaine.

C’est ce que recommande l’Institut royal des études stratégiques (IRES), qui a publié un rapport sur l’hydrogène vert. «Fort de ses nombreux atouts, le Maroc dispose aujourd’hui d’un rôle essentiel à jouer dans la transition énergétique mondiale», souligne-t-il.

En fait, relève l’auteur du rapport (Chakib Bouallou, professeur à l’École nationale supérieure des mines de Paris), les récentes études ont établi que l’hydrogène vert obtenu à partir d’énergies renouvelables a désormais un rôle prépondérant à jouer dans la décarbonation de l’économie mondiale.

Les pays du Nord, note-t-il, sont dorénavant «extrêmement portés» sur les thématiques liées à l’hydrogène vert. Toutefois, ajoute-t-il, ils se heurtent à une contrainte majeure: le coût. Avec des prix de production très élevés, les pays du Nord se tournent vers les pays du Sud, tels que le Maroc, ayant la capacité de produite de l’hydrogène vert à un prix beaucoup plus bas, poursuit-il.

L’avènement d’une telle filière au Maroc présente d’ores et déjà deux intérêts majeurs, affirme le rapport de l’IRES. Le premier est la décarbonation partielle de l’économie nationale, soit une partie des 68,8 millions de tonnes de CO2 que le pays émet chaque année.

Le deuxième est l’exportation d’hydrogène vert à l’international. «En réussissant à produire à suffisamment faible coût et en structurant une chaine d’acheminent efficace, le Maroc pourrait exporter à l’international le surplus d’hydrogène vert qu’il produirait», explique-t-il.

Financement, infrastructure, technologie, formation: des défis à relever

Faisant un benchmark international, le rapport rappelle que les pays africains prévoient des investissements dans l’hydrogène vert, avec des promesses de financement de 8,5 milliards de dollars lors de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique à Glasgow (2021) pour soutenir le partenariat pour une transition énergétique juste de l’Afrique du Sud vers une voie de développement à faibles émissions.

En février 2022, est-il aussi rappelé, l’Afrique du Sud a annoncé des plans pour soutenir un pipeline de projets d’hydrogène vert d’une valeur d’environ 10 milliards de dollars. Autre pays africain qui a de grandes ambitions dans l’hydrogène vert, selon le rapport, est la Namibie qui vise aussi l’export.

«La production d’hydrogène vert en Afrique offre une opportunité pour le continent de devenir un acteur majeur dans la production d’énergie renouvelable et de contribuer à la lutte contre le changement climatique», souligne l’auteur du rapport. Toutefois, note-t-il, il reste des défis à relever, notamment en termes de financement, de développement de l’infrastructure et de la technologie, ainsi que de la formation de la main-d’œuvre qualifiée.

Par Lahcen Oudoud
Le 30/07/2024 à 19h16