Huile d’olive: à Marrakech, l’effondrement de la production provoque une flambée des prix

Les effets de la sécheresse sont visibles sur les arbres dénudés dans les oliveraies de la commune de Loudaya. (M.Marfouk/Le360)

Le 19/08/2024 à 11h35

VidéoÀ Loudaya, commune rurale de la préfecture de Marrakech, les oliveraies autrefois verdoyantes ont cédé la place à des paysages arides, quasi-désertiques. Résultat: une production en déclin, qui laisse entrevoir une nouvelle flambée des prix de l’huile d’olive. Reportage.

À Loudaya, le spectacle est saisissant: là où s’étendaient des hectares d’oliviers au feuillage touffu, il n’y a plus que des arbres décharnés aux branches nues, presque en phase de dépérissement. Comme tant d’autres, cette commune rurale de la préfecture de Marrakech subit aujourd’hui les contrecoups de six épisodes successifs de sécheresse, entraînant de facto une chute alarmante des récoltes d’olives, synonyme d’une hausse vertigineuse des prix de l’huile d’olive.

Mustapha Ghazouani, un producteur local, décrit une situation de plus en plus précaire. «Notre capacité à produire de l’huile d’olive a été drastiquement réduite en raison de la sécheresse. Le prix du litre d’huile a désormais atteint les 120 dirhams, en forte hausse par rapport aux années précédentes. Les dettes s’accumulent pour les agriculteurs qui luttent non seulement contre la baisse de la production, mais aussi pour maintenir leurs exploitations viables», déplore-t-il.

À quelques pas de là, Saâd Maâmouri, habitant de la commune, observe les dégâts. «La sécheresse qui a frappé notre région n’a laissé aucune échappatoire pour les petits producteurs, dont la survie dépendait exclusivement de ces oliveraies. Ces arbres autrefois vigoureux sont aujourd’hui réduits à de tristes silhouettes desséchées», alerte-t-il.

Abdeslam Amiri, agriculteur de profession, pointe du doigt un autre facteur qui ne fait qu’exacerber cette crise. «La qualité de l’eau, de plus en plus salée, compromet davantage notre lutte contre la sécheresse. Cette salinité a conduit à la dégradation de plus de mille hectares dans les douars d’Ouled Bensebaa, d’Ahmed et de Thata, aggravant la situation déjà critique des producteurs locaux», s’inquiète-t-il.

Par Mouad Marfouk
Le 19/08/2024 à 11h35