Le Haut-Commissariat au Plan vient de publier l'arrêté des comptes nationaux de l'année 2015. Entre hausse du rythme de croissance et ralentissement de la demande intérieure, le bilan brosse un tableau positif. Le rythme de croissance de l'économie nationale s'est situé à 4,5% au lieu de 2,6% en 2014, souligne ainsi Aujourd'hui le Maroc, dans son édition du 7 juin. Ceci est dû en grande partie à l'amélioration de la valeur ajoutée agricole qui a augmenté en volume de 12,8%, contre une baisse de 2,2% un an auparavant, alors que celle des activités non agricoles a enregistré un accroissement de 1,9% au lieu de 2,5%.
Compte tenu de l'augmentation de 15,8% des impôts nets des subventions sur les produits, le taux de croissance du produit intérieur brut a été de 4,5% en 2015 au lieu de 2,6% en 2014. Aux prix courants, le PIB s'est accru de 6,3%, dégageant ainsi une hausse du niveau général des prix de 1,7% au lieu de 0,3%. En revanche, la demande intérieure, en volume, a enregistré une faible hausse de 0,9% en 2015 au lieu de 1,2% en 2014, et sa contribution à la croissance du PIB a été d'un point au lieu de 1,3 points l'année précédente.
Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages se sont accrues de 2,4% contre 3,5% en 2014, contribuant ainsi pour 1,1 point à la croissance. De son côté, la consommation finale des administrations publiques est quasiment restée sur le même rythme. Elle a enregistré un taux de croissance presque identique à celui de 2014, soit 1,9%, contribuant ainsi pour 0,4 point à la croissance. Pour sa part, la formation brute de capital fixe a enregistré une croissance positive de 1,5%, au lieu d'un recul de 2,1% l'année précédente, avec une contribution à la croissance de l'ordre de 0,5 point.
Quant aux échanges extérieurs, leur apport a été jugé considérable. Les exportations de biens et services ont augmenté de 6% en volume en 2015 au lieu de 8,4% en 2014, alors que les importations ont enregistré une baisse de 3,1% au lieu d'une augmentation de 3,3%. De ce fait, les échanges extérieurs ont contribué positivement à la croissance économique, avec 3,5 points au lieu de 1,2 point l'année précédente.
Toujours dans ce contexte de progression, le besoin de financement a, lui aussi, enregistré un net recul. Avec une croissance du PIB, au prix courant de l'ordre de 6,3%, et une baisse des résultats en provenance du reste du monde de l'ordre de 7,4%, le revenu national brut disponible s'est accru de 5,5% au lieu de 2,8% en 2014.
Le HCP précise qu'en raison de l'accroissement de la consommation finale nationale estimée à 2,6%, l'épargne nationale brute s'est améliorée, passant de 26,4% du PIB en 2014 à 28,3% en 2015. Enfin, l'investissement brut a représenté 30,2% du PIB en 2015, au lieu de 32,2% en 2014, et a été financé à hauteur de 96,6% par l'épargne nationale brute, contre 82,1% en 2014. Le besoin de financement de l'économie nationale a nettement reculé, passant de 5,8% du PIB en 2014 à 1,9% en 2015.