Le débat refait surface à la veille de la nouvelle hausse de 5% du salaire minimum interprofessionnel garanti. Dès mercredi prochain, le SMIG horaire atteindra 13,46 DH, soit 2368,96 DH par mois pour un travailleur à plein temps. Le quotidien Les Eco, qui revient sur le sujet dans sa publication de ce lundi 29 juin, rappelle qu’une première hausse de 5% avait déjà été effectuée en juillet 2014 et que cette mesure, prise par le précédent gouvernement de Abbas El Fassi en 2011, visait à apaiser les tensions sociales, en plein «Printemps arabe». Toutefois, il faut dire que cette hausse du SMIG n’est pas vraiment du goût du patronat qui reste sur ses positions, déplorant l’impact négatif sur la compétitivité des entreprises, même si, de leur côté, syndicats et travailleurs continuent de dénoncer une mesure largement insuffisante face à l’augmentation du coût de la vie. Les Eco croit savoir que la première tranche d’augmentation appliquée en 2014 aura ainsi coûté 163 millions de DH aux entreprises.
Cette augmentation aura, sans doute, un effet positif sur les dépenses en améliorant légèrement le pouvoir d’achat. Dans le secteur industriel, où le SMIG est déjà l’un des plus élevés en Afrique, les patrons estiment par ailleurs que cette augmentation aura probablement un impact sur les atouts du Maroc à l’export, alors que le royaume importe deux fois plus qu’il n’exporte, dans un environnement globalisé où la concurrence s’exacerbe de jour en jour. Pour d’autres encore, cette hausse aura un impact négatif sur la création d’emplois nouveaux et la résorption du chômage. Toutefois, il est important de signaler que toutes les industries ne ressentent pas cette augmentation du SMIG de la même façon.
Selon Les Eco, certaines seront moins touchées puisque leurs employés touchent déjà des salaires supérieurs au SMIG. Par contre, ce n’est pas le cas dans des secteurs comme le textile, l’aéronautique ou le câblage automobile. Le journal fait encore remarquer que les travailleurs du privé ont, pour leur part, un discours différent. «La hausse du SMIG dans le secteur privé s’était limitée à une hausse de 80 DH par mois pour chaque salarié concerné, alors que la moyenne des hausses consécutives des prix tourne autour d’une moyenne de 350 DH mensuellement durant les 3 dernières années», soutiennent ainsi les syndicats.