Le prix du cacao a continué de grimper au point de dépasser celui du cuivre. Depuis quelques jours, le cours de l’or brun a quasiment franchi la barre des 10.000 dollars la tonne à New York, ce qui représente une hausse vertigineuse de 140% en seulement un an. En cause, le changement climatique qui provoque de sérieux dégâts, notamment dans les pays les plus vulnérables. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du 16 avril, précisant que la fève de cacao est principalement produite en Côte d’Ivoire et au Ghana.
«Des pays qui ont subi une succession d’événements climatiques qui ont fortement impacté la récolte, entraînant une chute de l’offre estimée à 40% par rapport à la saison précédente. Cela a eu pour effet de faire bondir les cours à l’international. Le scénario a empiré avec les craintes d’une pénurie en Afrique de l’Ouest», lit-on.
La répercussion de cette envolée du cacao sur la chaîne d’approvisionnement ne tardera pas à se faire sentir. Une situation qui laisse les chocolatiers perplexes. Entre l’explosion des cours de la matière première et un pouvoir d’achat affaibli, l’équation est difficile à résoudre. Quelle que soit la maniabilité, l’impact sur les prix du chocolat et des friandises est indéniable. «Certes, au Maroc, la consommation du chocolat ne rivalise pas avec celle d’autres pays comme la Suisse ou encore la France, mais l’onde de choc ressentie auprès des industriels est la même», souligne Les Inspirations Eco.
Certains chocolatiers ont d’ores et déjà procédé à des augmentations de prix, alors que d’autres pourraient opter pour la diminution des quantités au lieu d’une hausse des prix. À noter que le Maroc importe l’équivalent de 1 kg de chocolat par habitant par an, ce qui représente 30.000 tonnes de chocolat et succédané.
Côté prix, il faut s’attendre à une hausse dès le deuxième semestre, comme l’a souligné Amine Berrada Sounni, président du groupe Omnipar, propriétaire de la marque Aiguebelle. Toutefois, l’industriel ne cache pas son inquiétude quant à l’évolution du secteur. «Il est intéressant de noter qu’il y a des augmentations importantes sur le marché, malheureusement indépendantes de notre volonté. C’est une crise sans précédent sur le marché mondial du chocolat, et nous sommes dans une zone de grand danger», affirme-t-il, cité par le quotidien. Ainsi, il faut s’attendre à une hausse importante des prix, lesquels pourraient être multipliés par trois.