La déclaration du ministre de la Santé et de la Protection sociale, Khalid Aït Taleb, lors de l’ouverture des travaux de l’Officine Expo 2024, sur l’engagement de son département à accompagner la transformation de la pharmacie d’officine, a été accueillie avec une évidente satisfaction par Hamza Guedira, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens.
Interrogé par Le360, il s’est dit «extrêmement heureux d’entendre la déclaration du ministre en faveur du pharmacien et de la pharmacie». La transformation voulue par le ministre est censée faire évoluer cette profession vers «un nouveau modèle capable de créer un équilibre garantissant une pratique pharmaceutique durable tout en allégeant le fardeau financier sur les patients et assurant un accès équitable aux traitements nécessaires», a-t-il précisé, dans une allocution lue en son nom par Aziz Mrabti, directeur de la direction du médicament et de la pharmacie audit ministère, lors de cet évènement tenu les 1 et 2 mars à Marrakech.
Hamza Guedira a noté que le ministère est en train de mener une réflexion autour de cette profession en travaillant «main dans la main» avec les professionnels sur cette transformation. «Nous sommes en train de revoir certains textes pour les actualiser, afin de réformer la profession», fait-il savoir. Comme exemple, le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens cite un texte sur les compléments alimentaires et la nouvelle organisation du Conseil national et des conseils régionaux qui devra assurer «un meilleur encadrement des pharmaciens et de la profession en faveur du citoyen».
«Faire évoluer le modèle économique de la pharmacie»
Mais au-delà des textes réglementaires, la concertation entre le ministère et la profession a comme objet la révision même du modèle économique de la pharmacie marocaine, car, explique Hamza Guedira, pour pouvoir assurer la viabilité du système de généralisation de l’assurance maladie, l’État a besoin d’équilibrer les comptes des caisses de remboursement, en l’occurrence la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et la Caisse nationale des organismes de prévoyance sociale (CNOPS). C’est pour cette raison que le gouvernement «est en train d’essayer de faire des économies, notamment au niveau des médicaments», ce qui s’est traduit par «une baisse des prix». Cette mesure n’est, toutefois, pas du goût du président de l’instance ordinale des pharmaciens.
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«La baisse des prix des médicaments a des conséquences fâcheuses sur l’équilibre économique des pharmacies», indique-t-il, appelant à faire évoluer le modèle économique de la profession et à accorder aux pharmaciens de nouvelles missions rémunérées. Parmi celles-ci, Hamza Guedira cite la vaccination contre la grippe, expliquant que si les Marocains se font très peu vacciner, c’est notamment parce qu’ils n’ont pas le temps d’aller voir un médecin. Il demande également d’accorder aux pharmaciens la mission de suivi des personnes âgées et le droit de substitution des médicaments. «Aujourd’hui, nous vivons une sorte de perturbation du marché,et le pharmacien a besoin d’avoir un peu de liberté pour pouvoir remplacer un médicament par un autre similaire, qu’on appelle le générique», explique-t-il.