Guillaume Pepy va prendre la présidence du Conseil d’administration de Lydec, le délégataire de la distribution d’eau et d’électricité du Grand Casablanca, et en charge de la gestion de son réseau d'assainissement, annonce le site d’informations Africa Intelligence, ce mardi 8 juin.
L’entrée au conseil d’administration de Lydec de l’ancien PDG de la SNCF de 2008 à 2019 sera à l'ordre du jour de sa prochaine assemblée générale, le 28 juin prochain. Son nom sera ensuite proposé pour succéder à l'actuel président, Dominique Mangin d'Ouince, directeur général délégué de Suez pour l'Afrique.
«Les deux autres grands actionnaires aux cotés de Suez (51%), la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et l'assureur RMA Watanya (16% chacun), devraient approuver ce parachutage», affirme Africa Intelligence.
A la tête de Lydec, l’ex-patron du rail français aura une mission bien définie, croit savoir la publication: «remettre d'aplomb le contrat de gestion déléguée de Lydec, dans l'espoir d'obtenir son prolongement en 2027». Pour cela, il faudra convaincre la mairie de Casablanca et, surtout, le ministère de l’Intérieur, qui a la maîtrise du dossier, par le biais de sa direction de l'eau, de l'assainissement et des services concédés, pilotée par le gouverneur Mustapha el-Habti.
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Alors que théoriquement, le contrat de gestion délégué fait l’objet d’une révision tous les cinq ans, la dernière révision remonte à 2009. «Lydec et les autorités n’ont jamais réussi à régler leurs différends, notamment sur le financement des investissements d'infrastructures et sur les modalités de contrôle de maintenance et d'exploitation», rappelle le quotidien en ligne.
Par ailleurs, les graves inondations qui ont touché Casablanca, en janvier 2021, et qui ont provoqué d’importants dégâts, ont tendu les relations entre le gestionnaire délégué et les autorités de la métropole. Les intempéries ont révélé des carences en matière de maintenance du réseau d'évacuation des eaux pluviales, dont le maire PJD Abdelaziz el-Omari et Lydec se renvoient la responsabilité.
La mission de Guillaume Pepy s’annonce donc compliquée. Mais ce haut fonctionnaire français ne débarque pas en terrain inconnu, puisqu’il connaît bien le contexte marocain: c’est sous sa direction que la SNCF a participé au lancement du premier train à grande vitesse (TGV) d'Afrique, Al Boraq, entre Tanger et Kénitra, en 2018.