Selon les estimations faites par les distributeurs pétroliers marocains, la hausse devrait atteindre 16 centimes le litre de diesel 10 ppm. En revanche, le prix de l’essence super sera légèrement revu à la baisse (près de 8 centimes par litre).
Malgré la suspension du fameux système d’indexation des prix des produits pétroliers, la «coutume» consistant à modifier les prix deux fois par mois (à chaque quinzaine) a été maintenue par les compagnies marocaines. «Une société avait commencé à répercuter une fois par semaine l’évolution des prix sur le marché international, mais elle a fini par revenir à une périodicité bimensuelle», nous confie un observateur du marché pétrolier marocain.
Même si chaque distributeur affirme avoir sa propre stratégie de tarification, les consommateurs, eux, estiment qu’il n y a pas une grande différence en termes de prix, surtout quand il s’agit de comparer les tarifs affichés par des stations très proches les unes des autres.
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Pendant ce temps, depuis l’activation du Conseil de la concurrence, aussi bien le Groupement des pétroliers du Maroc (GPM) que le ministère délégué chargé des Affaires générales, ont pris leurs distances à l’égard de ce dossier, s’interdisant toute communication au sujet des tarifs.
Mi-février dernier, le Conseil de la concurrence a livré un avis défavorable sur le plafonnement des marges des distributeurs. Dans les semaines qui viennent, lors de sa prochaine session, le Conseil, présidé par Driss El Guerraoui, reviendra à la charge pour statuer cette fois-ci sur l’existence ou non de pratiques anti-concurrentielles.
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Sur les marchés internationaux, le cours du pétrole s'est envolé ce lundi après l'attaque contre des installations pétrolières saoudiennes, qui a brutalement réduit l'approvisionnement du monde en or noir. «C'est la plus grande perturbation ponctuelle de l'offre de pétrole de toute l'histoire», affirme Ipek Ozkardeskaya, analyste pour London Capital Group, cité par l’agence AFP.
Vers 9h45 à Londres, où est coté le baril de Brent de la mer du Nord, le pétrole bondissait de 8,62% à 65,41 dollars, et de 8% à 59,24 dollars à New York pour le "light sweet crude", référence américaine du brut. A l'ouverture, les cours ont bondi de 20% à Londres, le plus fort mouvement en cours de séance depuis 1991 et la guerre du Golfe.
«L'attaque a annulé environ la moitié de la production saoudienne, soit quelque 5% de la production mondiale», remarque Craig Erlam, de la maison de courtage Oanda. Les explosions de samedi dernier ont déclenché des incendies dans l'usine d'Abqaiq, la plus grande pour le traitement de pétrole au monde, et sur le champ pétrolier de Khurais.