Cette enquête a été réalisée du 31 janvier au 15 février 2024 à Rabat, par une délégation du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par Roberto Cardarelli, auprès de hauts responsables du gouvernement marocain, de Bank Al-Maghrib et des représentants des secteurs public et privé. D’après le FMI, le rebond de la demande intérieure devrait progressivement augmenter le déficit du compte courant de la balance des paiements, qui devrait s’approcher de 3% du PIB, tandis que l’inflation devrait continuer de baisser au fur et à mesure que les pressions sur les prix des produits de base et des denrées alimentaires s’estomperont.
«L’orientation actuelle de la politique monétaire est appropriée, compte tenu de la baisse de l’inflation, et tout changement ultérieur de cette orientation devrait s’appuyer sur les données. Alors que l’inflation continue de baisser, Bank Al-Maghrib devrait reprendre sa transition vers un régime de ciblage d’inflation», précise l’institution financière.
Les services du FMI saluent la détermination des autorités à parvenir à un rééquilibrage budgétaire à moyen terme. La généralisation de la protection sociale à travers la mise en œuvre du Registre social unifié devrait permettre de mieux orienter l’aide sociale vers les ménages qui en ont réellement besoin. La réforme de la TVA devrait améliorer la neutralité de l’impôt, encourager la transition vers l’économie formelle et élargir l’assiette de l’impôt, souligne-t-on.
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«Même si la réduction progressive du déficit budgétaire au cours des trois prochaines années semble convenable, il est possible d’assurer, voire d’accélérer, le rééquilibrage des finances publiques à moyen terme. Pour cela, il sera nécessaire de poursuivre la réforme fiscale, notamment l’achèvement de la réforme de la TVA et le renforcement du rôle de l’administration fiscale, de rationaliser les dépenses, notamment les transferts vers les entreprises publiques, et d’étendre l’utilisation du Registre social unifié à tous les programmes sociaux», recommande le FMI.
Accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles
D’après l’institution financière, pour que la participation du secteur privé aux projets d’investissement dans les infrastructures engagés par les autorités (en particulier dans les secteurs de l’eau et de l’énergie) augmente autant que prévu, il est primordial d’évaluer, de contrôler et de rendre compte de l’incidence éventuelle des futurs projets de partenariat public–privé sur le budget de l’État.
Le FMI évoque aussi la création d’emplois et la croissance plus inclusive. Pour relever ces deux défis, le Maroc devra accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles. La réforme des entreprises publiques, la mise en place du Fonds Mohammed VI et l’application de la nouvelle charte de l’investissement devraient contribuer à stimuler l’investissement privé, tout comme les nouvelles initiatives visant à renforcer la lutte contre la corruption et les pratiques anticoncurrentielles.
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«La réforme du régime d’assurance chômage et l’amélioration des politiques actives du marché du travail pourraient favoriser la création d’emplois à court terme. Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour améliorer la participation des femmes au marché du travail, qui se situe à un niveau historiquement bas. Les réformes ambitieuses du secteur de la santé et du système éducatif promettent d’améliorer l’accès à ces services et leur qualité, mais aussi de renforcer l’accumulation de capital à long terme», suggère l’institution.
Toujours selon elle, les progrès récemment observés dans la libéralisation du marché de l’électricité, ainsi que ceux à venir, devraient encourager la transition vers les énergies renouvelables. «Le plan des autorités pour développer les infrastructures est essentiel pour atténuer les problèmes de pénurie d’eau, tout comme l’ajustement des coûts de l’eau et le redoublement des efforts pour parvenir à une utilisation plus efficiente des ressources hydriques», indique le FMI.