Flux financiers illicites: le Maroc perd plus de 4 milliards de dollars US par an

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Revue de presseKiosque 360. La moyenne annuelle des pertes du Maroc à cause de la fuite des capitaux est estimée à plus de quatre milliards de dollars US. Le royaume est ainsi classé 34ème pays en développement sur 149, selon le dernier rapport du think-thank américain Global Finance Integrity (GFI).

Le 12/12/2015 à 11h21

Le phénomène de fuite des capitaux fait des ravages au Maroc. Le dernier rapport du think-thank américain Global Finance Integrity (GFI) sur les flux financiers illicites dans les pays en développement entre 2004 et 2013 épingle le royaume. Plus de quatre milliards de dollars sont détournés annuellement. 

Entre 2004 et 2013, le Maroc a ainsi perdu la bagatelle de plus de 40 milliards de dollars US, environ 400 milliards de dirhams, rapporte le quotidien «Akhbar Al Youm» dans son édition de ce week-end des 12 et 13 décembre.Le Maroc arrive ainsi à la 34ème position sur 149 pays en développement à travers le monde touchés par ce phénomène de fuite de capitaux.

Au niveau du monde arabe, le Maroc est classé cinquième après l’Irak (plus de 10 milliards de dollars US), la Syrie (4.7 milliards de dollars US), le Qatar (4.7 milliards de dollars US) et le Sultanat d’Oman (4.4 milliards de dollars US).

A l’échelle du continent africain, le royaume arrive en troisième position après l’Afrique du Sud (21 milliards de dollars US) et le Nigéria (environ 18 milliards de dollars US), précise le quotidien.

Selon le rapport du GFI, cité par le journal, le moyen le plus utilisé pour ces fuites de capitaux est la falsification des factures. Ce système est employé tant à l’export qu’à l’import grâce à des surfacturations et des sous-facturations. Ce système, à lui seul, a fait perdre au Maroc 3.8 milliards de dollars US.

Ce rapport, fait remarquer le quotidien, intervient quelques jours après la déclaration du chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane au parlement, qui a fait savoir que «les entreprises chargées de la gestion déléguée transfèrent l’argent de façon illégale à l’étranger».

Ce constat a été confirmé par le dernier rapport de la Cour des comptes, en soulignant que l’Office des changes a réussi à bloquer un transfert de dix milliards de dirhams à l’étranger par des entreprises chargées de la distribution de l’eau et de l’électricité dans le cadre de la gestion déléguée.

Par Mohamed Younsi
Le 12/12/2015 à 11h21