Les responsables des bureaux de change veulent avoir leur mot à dire dans le processus de flexibilisation du dirham. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte qu’ils envisagent ainsi d’ouvrir le dialogue avec la tutelle, en particulier avec l’Office des changes qui «aurait préparé un cahier des charges pour réorganiser cette activité».
Les responsables des bureaux de change estiment que, pour être les premiers à «vivre la réalité économique», ils pourraient aider à «réadapter la réglementation». D’autant que, comme l’indique L’Economiste, «le cahier des charges en préparation ne leur serait pas favorable». D’où leur appel à consulter le projet de texte pour le discuter et soumettre leurs propositions.
Mais, pour l’heure, ils attendent toujours.La consultation des bureaux de change est pourtant essentielle dans le processus. «Outre sa part dans la collecte des devises, le secteur a permis la création de 3.000 postes d’emplois stables, avec une couverture sociale». Aujourd’hui, ces bureaux craignent l’élargissement des autorisations de change aux sociétés de transfert des fonds, qui regroupent 4.800 points de ventes. Ce qui impactera fortement leur chiffre d’affaires. D'ailleurs, les professionnels du secteur sont convaincus qu’«avec la flexibilité, leur avenir est incertain».
La profession demande également l’octroi de dotations pour Al Omra et El Haj, demande qui serait sur le point d’aboutir. L'Office des changes est de même appelé à prévoir, comme pour les banques, des espaces de livraison des fonds devant les bureaux de change.
Autres requêtes formulées par les professionnels du secteur: un plafond en devises limité à 250.000 dirhams et l’assouplissement de la révision fiscale. Le journal rappelle, cependant, que les bureaux de change ne sont pas soumis à la TVA. L’idéal, pour eux, serait «la mise en place d’une cellule, auprès de l’Office des changes, chargée de répondre à leurs attentes et d’écouter leurs propositions».
Le secteur traverse une période difficile, marquée par une forte concurrence des banques. «Les bureaux de change crient à la concurrence déloyale de certaines banques, accusées de renoncer aux commissions en faveur de certains de leurs clients», souligne ainsi le journal qui ajoute que «la commission prélevée sur les transactions n’est pas satisfaisante». Plafonnée par la loi à 5%, elle n’atteint pas 1% dans la pratique.