L’offre de produits d’assurance Takaful demeure limitée aux garanties et risques de l’activité bancaire participative, restreignant ainsi la taille des fonds, indique la nouvelle note de BMCE Capital Global Research (BKGR) dédiée au secteur des assurances au Maroc.
D’après ce centre de recherche affilié à la banque BMCE, le secteur bancaire dispose d’un gisement de 21,6 milliards de dirhams en termes de financement Mourabaha à fin 2023. Ce qui correspond à un marché cible sur le stock à couvrir de 86 millions de dirhams sur la base d’un taux médian de 0,4%.
Avec pour titre «Takaful: Mirage ou relai de croissance?», cette étude explique que ce taux médian devrait croître à un rythme similaire à celui du financement participatif, dont l’encours a progressé de 24 milliards de dirhams entre 2018 et 2023, soit à peine 10% de la variation en volume de l’encours global de crédits sur la même période.
En termes de commissions, ce niveau de primes devrait à peine générer des revenus de près de 26 millions de dirhams pour les compagnies d’assurance, relaie l’hebdomadaire La Vie Éco.
Pour BKGR, les dispositions relatives au contrat d’assurance Takaful, contrairement à l’assurance conventionnelle, excluent toute notion liée à la prescription des droits, permettant ainsi aux participants et ayants droit de réclamer leur dû à n’importe quel moment.
En conséquence, cette situation devrait conduire à la constatation d’un niveau de provisionnement relativement élevé pour faire face aux sinistres survenus non déclarés, réduisant ainsi l’excédent technique des comptes (des provisions sur sinistres à payer nettes de 2,1 millions de dirhams au premier semestre 2023).
BKGR estime donc que la réussite de cette activité serait tributaire de l’élargissement de l’offre à d’autres branches telles que l’automobile et la santé, qui pourraient dynamiser ce marché et améliorer sa rentabilité, indiquent ses analystes.
Selon BKGR, une diversification des produits proposés, tout particulièrement en ce qui concerne les assurances obligatoires, pourrait s’accompagner d’un risque de «cannibalisation» entre l’assurance dite «islamique» et celle qui reste conventionnelle.